"Les marges montent, les coûts baissent": en six mots, Xerox affiche sa satisfaction. Trois mois après avoir renoué avec la rentabilité, au terme de deux années de restructuration et après avoir échappé à la faillite pure et simple, le premier fabricant mondial de photocopieurs confirme : son bénéfice par action a atteint 42 millions de dollars au troisième trimestre, soit 5 cents par action, contre une perte de 32 millions (4 cents par titre) sur la même période de l'an dernier, et cela malgré la persistance de lourdes charges de restructuration. Le groupe de Stamford affiche en outre une marge brute de 42%, en hausse de 4,4 points sur un an. Xerox a ainsi plus que compensé le recul de son chiffre d'affaires : à 3,79 milliards de dollars sur les trois derniers mois, les ventes reculent de 6% par rapport au troisième trimestre 2001 et de 5,2% par rapport au deuxième trimestre. La moitié de ce recul est à mettre au compte du retrait progressif du marché des "SOHO" (small office/home office, les particuliers et très petites entreprises), le reste s'expliquant par la baisse de l'activité dans les pays en voie de développement.Pour le quatrième trimestre, Anne Mulcahy, la PDG du groupe, estime que "l'incertitude économique va continue à influencer la progression du chiffre d'affaires en rythme annuel", mais table sur une hausse en rythme séquentiel, grâce aux nouveaux produits récemment mis sur le marché. Malgré ce début de reprise des ventes, l'heure reste à la compression des effectifs : Xerox a supprimé 1.600 postes au troisième trimestre, ramenant ses effectifs globaux à 69.900 personnes fin septembre.La trésorerie du groupe, renflouée l'an dernier grâce à l'obtention d'une facilité de crédit de 7 milliards de dollars, atteignait 2,3 milliards de dollars fin septembre. Le risque de faillite n'est donc plus qu'un très mauvais souvenir pour le groupe. Mais Anne Mulcahy et son équipe n'en ont pas pour autant terminé avec les ennuis : outre l'enquête du département de la Justice sur ses comptes des dernières années (lire ci-contre), Xerox devra sans doute débourser "plusieurs centaines de millions de dollars" au cours des prochains mois pour venir en aide à ses fonds de pension, dépréciés par la baisse des marchés boursiers.En fin de matinée sur le New York Stock Exchange, l'action Xerox cédait 3,58% à 6,46 dollars. Le titre a gagné plus de 50% en deux semaines après avoir inscrit un plus bas historique à 4,20 dollars.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:55

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