Wind réduit ses pertes plus vite que prévu

Encore une filiale de France Télécom qui perd de l'argent, diront les mauvaises langues. Mais Wind est un cas un peu à part dans le portefeuille d'activités de l'opérateur français. Si France Télécom détient 26,2% du capital du groupe italien, il avait annoncé l'an dernier son intention de tirer un trait sur cette aventure. Seule les divergences stratégiques avec le premier actionnaire de sa filiale, l'italien Enel (propriétaire de 73,4% du capital), ont empêché Michel Bon de passer à l'acte. Pour finir par le convaincre de changer d'avis : le directeur des opérations d'Orange, Graham Howe, a expliqué vendredi, lors de la présentation des résultats semestriels, que Wind était désormais géré "comme un investissement à long terme" et qu'Orange allait "entamer dans les prochains jours des discussions avec Enel pour une stratégie commune". Entretemps, il est vrai, Enel a lui aussi changé d'avis. La semaine dernière, l'électricien italien a annoncé qu'il continuerait de soutenir Wind pendant deux ans, lui laissant le temps de devenir "indépendant financièrement" avant de le déconsolider, d'une manière ou d'une autre : en vendant ses parts ou, plus probablement, en introduisant Wind en Bourse. D'ici-là, le chemin à accomplir est encore long. Wind, qui revendique la place de deuxième opérateur de téléphonie fixe d'Italie derrière Telecom Italia avec un quart du marché, mais aussi 15% du marché du mobile et 37% de celui de l'accès Internet, a perdu 327 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année. C'est 44% de moins qu'au premier semestre 2001. Le résultat brut d'exploitation, lui, passe dans le vert, à 232 millions d'euros, contre une perte de 139 millions l'an dernier. Wind, qui a fusionné l'an dernier avec Infostrada, ex-filiale italienne de Vodafone, souligne que la réduction des pertes est plus rapide que prévu en début d'année. Mais s'il met en avant sa croissance (son chiffre d'affaires semestriel, à 1,89 milliard d'euros, progresse de 16,5%), le groupe n'est pas encore sorti d'affaires. Notamment parce que sa dette atteint encore 6,35 milliards d'euros. Un niveau comparable à celui de... MobilCom. L'opérateur italien peut donc se féliciter de pouvoir compter sur un actionnaire majoritaire patient et fortuné, qui a réussi à encaisser le choc de la dépréciation de sa participation. Celle-ci a coûté 1,5 milliard d'euros à Enel et pourrait coûter un peu plus encore à France Télécom : valorisés 3,3 milliards d'euros dans les comptes, les 26,2% de Wind pourraient ne valoir, in fine, que 1,5 milliard.
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