En recul de 8,74% en clôture, à 12,53 euros, l'action Vivendi Universal affiche la plus forte baisse du SRD ce mardi. Et pour une fois, le bras de fer financier qui l'oppose à Vodafone sur le dossier Cegetel (lire ci-contre) n'est pas directement à l'origine de ce recul. Le marché sanctionne avant tout les chiffres publiés lundi soir sur l'activité des neuf premiers mois de l'année, les investisseurs exprimant leur déception sur les mauvaises performances de plusieurs divisions du groupe. Sur le seul troisième trimestre, la hausse des ventes de la branche Médias (hors Vivendi Environnement) n'a en effet pas dépassé 1%, à 7,367 milliards d'euros, alors que les analystes tablaient sur un chiffre plus proche de 7,5 milliards. Une hausse à mettre intégralement sur le compte de l'évolution du périmètre de consolidation, en clair sur l'intégration des dernières acquisitions de l'ère Messier, à savoir USA Networks, Maroc Telecom, Hougthon Mifflin et mp3.com. Sans elles, le chiffre d'affaires du trimestre serait en recul de 4%. Le troisième trimestre a donc été caractérisé par un net ralentissement de la croissance du groupe, qui avait atteint 8% sur les six premiers mois de l'année. Sur neuf mois, la hausse de l'activité globale (en intégrant Vivendi Environnement) atteint 9%, à 44,5 milliards d'euros. Le détail par division met en évidence des tendances plus inquiétantes encore. Universal Music Group, la division d'édition musicale, a ainsi vu ses ventes reculer de 9%, à 1,3 milliard d'euros ; si la hausse de l'euro face au dollar est pour beaucoup dans cette contre-performance, la baisse atteint encore 2% hors effets de change. VU souligne néanmoins sa bonne résistance à la baisse générale du marché de la musique, qui a atteint 12,4% sur le trimestre aux Etats-Unis.La branche Vivendi Universal Entertainment (VUE) souffre elle aussi : si son chiffre d'affaires trimestriel publié progresse de 7%, à 1,291 milliard d'euros, elle accuse une chute de 24% pro forma, en raison du faible nombre de sorties dans les cinémas de productions "maison" par comparaison à la même période de 2001. Autre tendance confirmée : la baisse de la fréquentation des parcs d'attraction Universal.Heureusement, la division VU Games (jeux vidéo) ne déçoit pas, avec une hausse de ses ventes de 22%, grâce notamment au succès mondial du jeu de stratégie Warcraft III pour le monde PC et de The Thing et Crash Bandicoot sur consoles.Enfin et surtout, Cegetel affiche pour sa part une performance plus qu'honorable : la hausse de l'activité de la filiale télécoms, détenue à 44%, a progressé de 9% sur la période juillet-septembre, à 1,8 milliard d'euros, "reflétant de fortes performances à la fois des services de téléphonie mobile et fixe". Le chiffre d'affaires de SFR a progressé de 8% et la base clients atteint 13,2 millions de comptes. Surtout, le revenu moyen par abonné, l'ARPU, a progressé de 19%, à 24 euros en pré-payé. Dans le fixe, l'augmentation de l'activité atteint 11%, la branche continuant de profiter de l'ouverture à la concurrence des télécommunications locales. Autant d'arguments susceptibles de nourrir la volonté de Jean-René Fourtou de ne pas céder à l'offre de Vodafone sur Cegetel. A condition de trouver les moyens de se financer (lire ci-contre).

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:57

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