Paolo Fresco prêt à quitter Fiat, mais pas sous la pression

Pas question d'abandonner le navire en pleine tempête, même si l'armateur le demande. Paolo Fresco, le N°1 de Fiat, ne veut pas quitter ses fonctions dans l'urgence. Il le dit très clairement ce matin dans un entretien au quotidien La Repubblica : il prévoit bien de partir, mais à son heure. "Je l'avais déjà décidé et je l'avais dit à l'Avvocato [Gianni Agnelli, président honoraire de Fiat et actionnaire clé du groupe, ndlr], qu'en juillet, lorsque j'aurai 70 ans, je quitterai ce poste". Un préavis informel destiné, dit-il, à faciliter la recherche de son successeur.Pour l'instant, Paolo Fresco a donc décidé, "pour diverses raisons", de ne pas céder à Umberto Agnelli, le frère de Gianni, qui entend changer complètement la direction du groupe, une démarche soutenue par les syndicats mais aussi par le gouvernement Berlusconi, de plus en plus impliqué dans ce dossier. Umberto Agnelli a déjà obtenu le départ du N°2 du groupe, Gabriele Galateri, qui devrait être remplacé par Enrico Bondi, un ancien dirigeant de Montedison et de Telecom Italia, aujourd'hui à la tête de l'assureur SIA-Fondiaria. Un conseil d'administration doit se tenir vendredi avec pour ordre du jour "l'examen de la situation et les mesures éventuelles relatives aux démissions et nominations de conseillers", indique le groupe dans un communiqué."Personne n'est irremplaçable, mais la dignité du conseil d'administration d'une grande société doit être défendue. Sinon, toutes les règles sautent et l'entreprise perd la conscience de soi et sa dignité", explique Paolo Fresco pour justifier sa décision de rester en poste. Mais l'ex-homme fort du groupe, arrivé en 1998 auréolé de sa carrière au sein de General Electric, est plus critique encore à l'encontre des pouvoirs publics, dénonçant une tentative de "lynchage politique et médiatique, ou plutôt, pour dire la vérité, plus politique que médiatique". Interrogé sur les critiquées adressées la semaine dernière par Silvio Berlusconi à la direction de Fiat, il répond simplement : "j'ai pensé qu'il était devenu fou".Le patron de Fiat argue aussi des négociations internationales "très délicates" dans lesquelles il est engagé et qui ont, assure-t-il, "enregistré des progrès très importants". Il ne précise pas la teneur de ces discussions, qui pourraient porter soit sur la coopération avec General Motors, actionnaire à 20% de Fiat Auto, soit sur un rapprochement des activités haut de gamme de Fiat (Ferrari, Maserati, Alfa Romeo...) avec celles de Volkswagen.
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