Dell continuer d'ignorer la crise

Sinistrose, quelle sinistrose ? Pour Dell, il n'est pas question de céder à la déprime ambiante et de nourrir des inquiétudes sur un éventuel ralentissement supplémentaire du marché du PC. Au contraire : alors que beaucoup d'acteurs du marché s'interrogent sur l'atonie apparente des ventes, le premier constructeur mondial se paie le luxe de relever sa prévision de ventes trimestrielles, comme il l'avait déjà fait il y a trois mois.Alors qu'il tablait, mi-août, sur un chiffre d'affaires de 8,9 milliards de dollars pour le troisième trimestre, le groupe texan vise désormais 9,1 milliards, soit 200 millions de plus que prévu : une hausse de 2,2% qui pèse lourd dans le contexte actuel. Le groupe anticipe ainsi une croissance de 22% de ses ventes sur un an, dans un contexte de stabilité, voire de recul des ventes mondiales. Il devrait donc de nouveau accroître ses parts de marché. Dell espère en outre afficher un résultat net par action de 21 cents, dans le haut de la fourchette indicative initiale et "plus de 30% de mieux qu'au troisième trimestre de l'an dernier". Soulignant qu'il continue de gagner de nouveaux clients sans remettre en cause sa rentabilité "même sans reprise nette du secteur", le groupe met en avant la bonne tenue de ses ventes de serveurs et de systèmes de stockage, deux segments sur lesquels il met l'accent depuis un peu plus d'un an.Au cours d'une réunion avec des analystes financiers, le directeur financier du groupe, Jim Schneider, a précisé que les livraisons du groupe devraient progresser, en volumes, de 8 à 9% sur le trimestre par rapport aux trois mois précédents, au lieu des 5 à 6% prévus. Tous les segments sont orientés à la hausse, a-t-il ajouté, à l'exception du marché éducatif. Il a par ailleurs réaffirmé les ambitions de Dell dans les services, en expliquant que le groupe réaliserait probablement des acquisitions dans ce domaine. Si la conquête de nouveaux marchés conforte la croissance, elle n'est pas seule à permettre l'amélioration de la rentabilité : champion de la production en flux tendus, Dell rappelle qu'il vise un milliard de dollars de réduction des coûts cette année, aussi bien dans la conception des produits que dans la fabrication, la logistique ou les frais généraux. Imperméable à la crise, Dell n'en est donc pas moins sensible aux efforts de rationalisation de ses concurrents, Hewlett-Packard en tête.Et la Bourse apprécie, confortant le statut de valeur refuge de Dell parmi les technologiques : après avoir clôturé en hausse de 4,8% sur le Nasdaq mardi soir, l'action Dell gagne 3,65% supplémentaires mercredi à mi-séance, à 25,54 dollars. A ce niveau, le recul du titre depuis le début de l'année est à peine supérieur à 6%, alors que Hewlett-Packard a chuté de 43%, depuis le 1er janvier, IBM de 50% et Apple de 34%.
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