Le redressement de Siemens est encore incertain

Outre la conjoncture défavorable des télécoms, le groupe électronique allemand Siemens subit de manière plus générale la morosité économique ambiante. C'est en substance ce qu'a affirmé Siemens en publiant des résultats annuels marqués par une baisse de son chiffre d'affaires. Globalement, l'année 2003 sera celle des défis, a clairement annoncé Heinrich von Pierer, le président du directoire, prévoyant d'ores et déjà un recul du chiffre d'affaires sur l'exercice en cours. Au-delà, le groupe se voit donc contraint de repousser ses objectifs d'amélioration des marges d'exploitation de ses filiales industrielles Dematic et ISS (services industriels) à 2004, au lieu contre 2003.Dans un terme plus court, il souhaite que sa branche ICN (équipements pour réseaux télécoms fixes), dont les effectifs ont été réduits d'un tiers, sorte du rouge au quatrième trimestre de l'exercice 2002-2003. Un objectif qui reste dépendant de la stabilisation du secteur, a toutefois modéré le président du directoire Heinrich von Pierer. Les derniers mois n'ont pas été bien brillants. Au quatrième trimestre, le groupe a manqué les objectifs définis par le marché. Le bénéfice d'exploitation s'est établi à 176 millions d'euros, un chiffre inférieur aux 493 millions prévus par les analystes. De même, le bénéfice net est ressorti à 53 millions d'euros, en dessous des attentes établies à 371 millions d'euros par le consensus Reuters. La période a été notamment marquée par des amortissements pour survaleurs passés dans la division ICN.Sur l'ensemble de l'exercice 2002 (clos le 30 septembre), le chiffre d'affaires s'est affaissé de 3% à 84 milliards d'euros, tandis que les commandes ont chuté de 7% à 86 milliards d'euros, surtout en raison de la mauvaise conjoncture des télécoms. ICN, la plus touchée par la forte contraction de la demande, a perdu à elle-seule (avant impôts) 691 millions d'euros, en raison d'importantes charges de restructuration et de provisions pour amortissements des survaleurs. Ses ventes ont chuté de 25% à 9,6 milliards d'euros, tandis que ses commandes sont en baisse de 31%. En revanche, la division ICM (équipement de téléphonie mobile) est revenue dans le vert à hauteur de 96 millions d'euros, contre une perte de 307 millions un an plus tôt. Et ce malgré une dégradation des ventes de 2% à 11 milliards d'euros. ICM a également été fortement restructuré, en particulier sa branche "Networks" (équipements de réseaux mobiles). Autre division en difficulté: ISS (Services et Solutions Industrielles) qui est tombée dans le rouge. La perte d'exploitation (Ebit négatif) est ressortie à 198 millions d'euros, contre un bénéfice de 97 millions d'euros il y a un an. Heureusement, les résultats du groupe restent soutenus par les activités liées à l'énergie et à la santé, dont les résultats ont respectivement augmenté de 150% à 1,58 milliards d'euros et de 26% à 1,018 milliard.En fin de journée, le titre Siemens perd 2,38% à 43,57 euros à la Bourse de Francfort.
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