Un entretien avec Christian Tachon, Directeur de la franchise du Groupe Accor

Par latribune.fr  |   |  969  mots
Yves SASSI : Qu'elle est la politique de développement de votre groupe. Christian TACHON : Aujourd'hui, le groupe Accor gère plus de 3600 hôtels dans le monde, dont près de 1300 en France. Nous possédons un maillage important, notamment sur le territoire français et ne sommes donc pas "en recherche" de candidats dans des zones particulières. Le développement se fait essentiellement en terme d'opportunités, notamment lorsque nos franchisés souhaitent ouvrir un nouvel hôtel dans leur secteur, afin de compléter leur propre offre. Ce sont des implantations que nous n'aurions pas faites en propre parce que nécessitant trop d'énergie pour une unité de petite taille, mais pour un franchisé déjà bien implanté, c'est souvent un bon calcul. La philosophie du groupe n'est donc pas d'ouvrir coûte que coûte, mais de réaliser des implantations qui permettent à chacun d'en tirer profit. La franchise est un concept ou la notion de gagnant / gagnant est primordiale. Récemment, l'un de nos développeurs souhaitait que nous ouvrions un ETAP Hôtel à Toulon. L'un de nos franchisés y possède déjà un Novotel et un Ibis. Nous lui avons donc demandé s'il souhaitait réaliser lui même l'opération. Ce qu'il a fait. Le fait d'être, nous mêmes, propriétaires d'une grande partie du parc hôtelier nous oblige à ne prendre aucune décision qui soit néfaste à l'ensemble du réseau. D'ailleurs, on voit bien que la plus grande partie des chaînes qui souhaitaient développer leur réseau uniquement en franchise n'ont pas tenu le choc. Lorsqu'un franchiseur décide d'apporter des modifications à son concept, celles-ci entraînent un coût. Imposer ces changements sans connaître parfaitement leurs répercutions financières ne peut qu'entraîner des difficultés. Notre réseau est sain parce que chaque décision est prise en cohérence avec l'ensemble du réseau et après avoir consulté les différentes commissions de franchisés. Le franchiseur a les franchisés qu'il mérite. Si vous avez un bon produit, si vous considérez vos franchisés, si vous êtes crédible dans vos choix stratégiques... si vous apportez quelque chose de réel à vos partenaires, le réseau doit bien fonctionner. Il est exact qu'il y a quelques fois des incompréhensions ou des difficultés, mais dans la grande, très grande majorité, nous avons des réseaux de grande qualité et des franchisés heureux. Quel est le profil de vos franchisés ? Christian TACHON : Nos franchisés viennent d'horizons très différents. Structurellement, on peut les répartir en trois groupes : 40 % d'indépendants, 40 % de groupes, c'est à dire de franchisés possédant un parc important d'établissements et enfin 20 % de ce que nous appelons des institutionnels qui sont des investisseurs. Les meilleurs d'entre eux ne viennent, en général, pas de l'hôtellerie traditionnelle. Ce sont plutôt des profils de chef d'entreprise. Mais en ce qui concerne le profil des candidats, je dois dire qu'en France en particulier, ce sont nos propres franchisés... qui ont le meilleur profil.L'international fait partie de vos priorité de croissance ? Quelles sont les méthodes employées ?Christian TACHON : Il est clair que notre croissance se fait surtout à l'international ou de grands projets sont en cours. Mais pour conquérir un pays, on ne peut pas démarrer par la franchise. Il faut dans un premier temps implanter des hôtels en propre. On utilise ensuite la franchise pour accélérer le développement, mais seulement si l'expérience est positive. Si nous avions les moyens de tout faire, nous ne passerions pas par la franchise ! Aux USA par exemple, dans les années 80, nous avions tenté de nous implanter en propre. Nous avions créé 4 hôtels. Inutile de dire qu'à l'échelle des USA, la visibilité était plutôt faible. Nous avons racheté la chaîne MOTEL 6 (850 établissements) puis la chaîne Red Roof Inns (350 motels). Nous étudions également le marché Chinois où un certain nombre de partenariats sont en cours. (MERCURE - Le groupe ACCOR vient de signer avec le groupe Chinois Beijing Tourism pour la création de 50 hôtels Mercure, dans la perspective des jeux Olympiques de 2008. Ce sont dans un premier temps 3 hôtels de Pékin qui passeront sous l'enseigne. NDLR).Quels sont vos autres projets de développement ?Christian TACHON : Depuis un peu plus d'un an nous avons créé un nouveau concept : SuiteHotel. C'est de l'hôtellerie moyen séjour. Ce sont des chambres de 30 m2 avec une partie qui peut se transformer en bureau. Les trois premiers sont ouverts à Lille, Montreuil et Saint Denis. Nous avons déjà des demandes de franchisés d'autres enseignes qui souhaitent adopter le concept dans leur secteur. Dijon et Nancy sont à l'étude. Mais l'avenir du concept est plus tourné vers les grandes villes, voire les grandes capitales européennes.Quel message souhaiteriez vous faire passer ? Christian TACHON : Nous sommes très ouverts à toutes les opportunités d'ouvertures de franchise, en particulier à l'étranger. En France les ouvertures sont plus délicates parce que chaque implantation se fera dans un secteur proche d'un franchisé existant, ce qui n'est pas toujours souhaitable. Les pays sur lesquels nous souhaitons accentuer nos implantations sont l'Espagne, l'Allemagne, la Scandinavie et le Royaume Uni.Le réseau ACCOR :1247 hôtels en France1227 hôtels aux USA679 hôtels en Europe hors France189 hôtels en Asie148 hôtels en Afrique et Moyen Orient146 hôtels en Amérique LatineSoit plus de 409 000 chambresRépartis en :550 IBIS200 ETAP HOTEL350 FORMULE 1742 MERCURE150 SOFITELCA 4739 millions d'Euros en 2000 dont 35 % en France27 % en Europe hors France.32 %. Aux USAType d'exploitation : en Franchise : 15 %En propre 31 %En location : 35 En gestion 19 %