Les banques européennes prudentes pour 2002

La période de publication des résultats annuels des banques bat son plein. Après Dresdner Bank hier, les premières banques néerlandaise et suisse, ABN Amro et UBS, ont agréablement surpris les marchés ce matin en présentant des résultats "meilleurs" que ce à quoi s'attendaient les analystes. De son côté, Barclays, la quatrième banque britannique en termes de capitalisation boursière, a présenté des résultats en ligne avec les attentes. Tout comme leur rivale allemande, les trois banques restent néanmoins particulièrement prudentes pour 2002.Certes, les résultats 2001 portent la marque du ralentissement économique mondial et de la déprime des marchés financiers, affectant les activités de banque de détail et de banque d'affaires et d'investissement. Ainsi, ABN Amro accuse une baisse de son résultat net avant éléments exceptionnels de 23,7% par rapport à 2000. A 2,36 milliards d'euros, ce résultat s'inscrit néanmoins dans le haut de fourchette des estimations des analystes sondés par Reuters (2,2-2,36 milliards). De son côté, UBS a vu son bénéfice net chuter de 36% l'an dernier à 4,97 milliards de francs suisses. Sur le seul quatrième trimestre, le recul atteint 24% mais s'avère moins important que ce que ne craignaient les analystes (-37%). Seule Barclays est parvenu à enregistrer une légère croissance de ses profits l'an dernier. Conformément aux attentes du marché, la banque britannique a publié un bénéfice avant impôts de 3,6 milliards de livres sterling au titre de l'exercice 2001, soit une hausse de 9%. Mais l'établissement bancaire n'a guère été épargné par le ralentissement économique, comme en témoigne la hausse de 35% en un an des provisions pour créances douteuses. A cet égard, c'est ABN Amro qui est la plus touchée, la banque ayant vu ces même provisions augmenter de 144% à 1,42 milliard d'euros. Une forte progression que le groupe impute aux nombreuses faillites d'entreprises en 2001. ABN Amro est en effet l'un des principaux créanciers des compagnies aériennes, en crise depuis les attentats du World Trade Center. La banque pâtit en outre de son exposition à Enron.Et la situation ne devrait pas encore s'améliorer en 2002. Estimant que la reprise économique n'aurait pas lieu avant la fin de l'année, ABN Amro prévoit une nouvelle augmentation de ses provisions. Dans un tel contexte, la première banque néerlandaise a annoncé que son résultat d'exploitation du premier semestre serait inférieur à celui de 2001 et table sur des revenus stables pour l'ensemble de l'année. Barclays et UBS ont délivré un discours similaire, la banque suisse soulignant notamment dans son communiqué qu'il serait difficile cette année de faire mieux qu'en 2001. latribune.f
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