Vivendi Universal souffre de la prolongation du suspense Cegetel

La justice ne réussit décidément pas à Vivendi Universal. Alors que le parquet de Paris a confirmé l'ouverture d'une information judiciaire sur les comptes du groupe (lire ci-dessous), la décision du Tribunal de Commerce d'accorder un délai de réflexion supplémentaire à VU dans le dossier Cegetel n'est pas pour rassurer les marchés. La prolongation du suspense sur la riposte éventuelle du groupe à l'offensive de Vodafone sur sa filiale télécoms inquiète un peu plus les investisseurs. En clôture à Paris, l'action VU cède 9,33% à 12,15 euros.Le conseil d'administration réuni depuis 17 heures devait examiner les options qui s'offrent désormais au groupe dans le dossier Cegetel. La première d'entre elle reste le rejet pur et simple de l'offre de rachat des 44% de VU par Vodafone pour 6,7 milliards d'euro, offre qui expire demain soir.Au-delà, Vivendi Universal a désormais jusqu'au 10 décembre, au lieu du 5 novembre, pour décider d'exercer ou pas son droit de préemption sur les participations des actionnaires minoritaires de Cegetel, BT Group, qui détient 26% des parts, et de SBC (15%). Pour dépasser la barre fatidique des 50% dans Cegetel, qui lui permettrait de rapatrier les cash-flows du groupe, VU devrait débourser au minimum 4 milliards d'euros. Une perspective qui fait peur aux investisseurs dans la mesure où elle se ferait au détriment du désendettement du groupe étranglé par une dette d'environ 17 milliards d'euros. Et ce malgré les performances affichées par Cegetel.Dans cette hypothèse le groupe de Jean-René Fourtou, aurait besoin du soutien des banques, une option qui est loin d'être gagnée. La Société Générale serait ainsi hostile à une montée au capital de Cegetel, selon l'édition des Echos de mardi. Les engagements de la banque de Daniel Bouton auprès de VU sont supérieurs à 1 milliard d'euros, rappelle le journal.En tout cas, le délai que vient d'obtenir VU va lui permettre de mettre au point une contre-attaque à la reprise de Cegetel par Vodafone. Dernière information en date: le groupe étudierait actuellement une cession d'une partie du groupe Canal Plus, selon l'édition du Monde datée de mercredi. Le quotidien ne précise ni le montant ni les branches concernées mais cite comme acheteurs potentiels Jérôme Seydoux, le président de Pathé, Martin Bouygues et Patrick Le Lay, les dirigeants de TF1, ainsi que le milliardaire belge Albert Frère. Parmi les options de financement, le groupe pourrait annoncer aujourd'hui la vente de Houghton-Mifflin, la branche américaine de VUP, pour un prix approchant ses espérances, c'est-à-dire environ 1,75 milliard d'euros. Après la vente des activités européennes et latino-américaines à Lagardère la semaine dernière, la cession globale de VUP lui rapporterait donc presque 3 milliards d'euros. Le parquet de Paris ouvre une information judiciaire sur VUAprès la plainte déposée par l'association APPAC (Association des petits porteurs actifs) en juillet dernier, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour "publication de faux bilan pour les exercices clos au 31 décembre 2000 et 2001" et diffusion d'informations fausses et trompeuses sur les perspectives de Vivendi Universal en 2001 et en 2002". Le dossier sera confié à deux juges d'instruction du pôle financier du palais de Justice à Paris, Bruno Pireyre et René Cros. L'avocat de Jean-Marie Messier, Me Olivier Metzner a répondu que "cette instruction permettra de démontrer que non seulement les comptes sont exacts mais également que l'information financière était la plus complète et la plus transparente, Vivendi Universal n'hésitant pas à consulter régulièrement les autorités boursières".
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