Yves Sassi : Comment définissez-vous l'entreprise ?Xavier Piraux : Le groupe possède une forte identité sociale, une réelle culture d'entreprise, une éthique : c'est la maison des clients. C'est fondamental chez Tati. Le client est Roi. C'est lui qui a fait Tati.C'est une entreprise proche des gens, dont l'objectif est de mettre à la portée de tous des produits qui étaient trop souvent accessibles à des privilégiés. C'est pour cela que nous avons développé les concepts Tati Or, Tati Optique, Tati Voyages... Les fondateurs et Fabien Ouaki ont créé une marque qui est connue et reconnue dans le monde entier. Il suffit de montrer le tissu à carreaux rose. Les gens le reconnaissent immédiatement. C'est sur ces valeurs que nous poursuivons et intensifions le développement du groupe.On peut lire dans la presse des rumeurs annonçant notamment que le groupe serait à vendre. Que doit-on en penser ?Toutes les rumeurs, en effet, ont couru sur l'entreprise, y compris que nous recherchions des repreneurs. En réalité, les dirigeants ont mis en place une politique de développement qui nécessite de faire certains choix stratégiques, y compris la fermeture d'implantations non rentables. Après une cinquantaine d'années, il est primordial de se remettre en cause.Aujourd'hui, le groupe détient en France une trentaine de points de vente dont 5 seront fermés. L'objectif, dans un premier temps est de moderniser le réseau et mieux couvrir le territoire national. Mais ceci se fera en propre. Pour l'instant, en France, il n'est pas question de concéder de franchises.Concernant les enseignes Tati Or (22 magasins) et Tati Optique (12), elles ont été confiées à des groupes qui sont nos licenciés et qui sont en charge du développement.Quelles sont les mesures qui ont été prises ?La modernisation de l'enseigne passe par la création de points de vente et notamment par le lancement dans les semaines qui viennent d'une nouvelle marque : "La Rue est à Nous". Il s'agit d'un concept de magasins qui regrouperont, sur 1.500 m2, les produits habituels du groupe ainsi que les licences (Optique, bijoux et voyages), et les stands Tati Phones dont une dizaine sont déjà implantés dans certains de nos magasins. Par ailleurs, nous ajouterons d'autres services tels qu'un cyber café, et de nouvelles gammes de produits et de licences. Enfin, nous souhaitons faire évoluer l'offre produit en augmentant la part "bazar" pour la porter de 25% actuellement, à environ 40%. Pour cela, une équipe d'acheteurs très spécialisés a été recrutée.L'aménagement sera convivial, conçu pour que le client puisse s'y promener et se repérer facilement. Deux implantations sont en cours à Paris et il se peut que nous transformions certains magasins en "La Rue est à Nous".A l'étranger, nous avons adopté le développement en franchise ou Master franchise. Mais les partenaires avec lesquels nous nous engagerons doivent adhérer à notre culture. Ce ne peuvent être que des structures qui maîtrisent tous les aspects de la distribution : approvisionnement, logistique, gestion, informatique, gestion du personnel... Tati est déjà implanté en Russie, en Afrique. Nous sommes également en cours de négociation avec des partenaires lituaniens, propriétaires d'une centaine de supermarchés. Eux possèdent un profil qui correspond parfaitement à celui que nous avons défini. Ils ont une parfaite connaissance de la distribution, de l'approvisionnement, de la gestion des achats...Nous sommes également sur le point d'ouvrir de nouvelles boutiques en Russie. C'est un marché très important. L'agglomération de Moscou compte 20 millions d'habitants. Nous y avons 3 points de vente. Deux d'entre eux sont à une heure et demie de distance ! En décembre nous allons ouvrir un quatrième magasin. L'objectif est d'atteindre la quinzaine rapidement.D'autres projets sont également en cours, notamment en Ukraine et en Afrique. Notre objectif est de doubler les résultats à l'international, qui représente environ 12 % du CA du groupe.TATI7/9 rue Belhomme75018 ParisTel : 01 55 29 50 00

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:23

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