Fatigué des sanctions de Wall Street, le patron de Ford, William Clay Ford, a voulu lundi soir donner une bonne nouvelle aux marchés. Prématurément, il a donc annoncé que les résultats trimestriels du groupe seraient supérieurs aux attentes des analystes. "Nous avons dépassé les prévisions des analystes au premier trimestre, nous les avons dépassées au second trimestre et nous allons les dépasser au troisième", a-t-il martelé.Au lieu d'une perte, Ford devrait donc publier un léger bénéfice au niveau du résultat d'exploitation. Le consensus des analystes prévoit un déficit de 10 cents par action, hors éléments exceptionnels. En outre, le groupe en a profité pour réaffirmer ses prévisions annuelles. Il attend toujours un résultat positif sur l'exercice en cours, a répété William Clay Ford sans donner de chiffre.En conséquence, Ford pourrait également dépasser les prévisions annuelles des analystes. Le consensus de First Call table pour l'instant sur un résultat global de 524 millions de dollars (29 cents par action). Sur les six premiers mois de l'année, le groupe a déjà gagné 502 millions de dollars, avant de passer une charge de 1 milliard de dollars, en raison de modifications comptables. Le constructeur automobile confirme donc sa sortie du tunnel après un exercice 2001 marqué par une perte colossale de 5,45 milliards de dollars. Au second trimestre 2002, il est revenu dans le vert avec un bénéfice de 570 millions de dollars, contre un déficit de 752 millions de dollars un an avant. Dans un communiqué publié lundi, Ford a répété que la mise en oeuvre de son plan de réduction des coûts se poursuit conformément aux prévisions. En janvier, il avait annoncé la suppression de 35.000 emplois et la fermeture de cinq usines. Un plan qui aboutira à terme à une réduction de 700 dollars du coût moyen de fabrication d'une voiture et à 3 milliards de dollars d'économies. En août dernier, les dirigeants de la compagnie fondée par le grand-père de William Clay Ford, il y a une centaine d'années, avaient cependant admis que le plan restait insuffisant.Reste maintenant à savoir si les ventes de Ford, en particulier en Amérique du Nord, auront progressé. Car le groupe, qui a laissé vieillir sa gamme de voitures, a perdu de précieuses parts de marché l'an dernier au profit de General Motors. Sans tenir compte des marques étrangères du groupe, Land Rover, Volvo et Jaguar, le chiffre d'affaires de Ford cette année a reculé de 7,8% par rapport à l'an dernier, alors que celui de GM a augmenté de 3,8%.En tout cas, le PDG de Ford a réussi à rassurer les investisseurs. Après ses déclarations, le titre est monté lundi de 5,88%, terminant la séance à 10,80 dollars. Mardi, il gagne 0,56% en milieu de séance à 10,86 dollars.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:20

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