Bayer se réorganise et annonce des résultats en hausse en 2002

Bayer AG a annoncé ce matin ses résultats pour une année 2001 qui aura été une des plus difficiles de son histoire. D'abord, comme tous les groupes chimiques, Bayer a subi le ralentissement économique de plein fouet. Mais, surtout, l'année aura été marquée par le retrait de deux des médicaments phare de Bayer. En janvier 2001, la Food and Drug Administration (FDA), ayant détecté des bactéries à certains stades de fabrication du médicament anti-hémophilie Kogenate, a suspendu la distribution du produit. Mais c'est surtout le retrait de son médicament vedette, le produit anti-cholestérol Baycol, qui a été le cauchemar de Bayer l'an passé. Les effets secondaires de ce produit auraient été responsables d'une centaine de décès dans le monde. Plusieurs plaintes ont été déposées contre la firme allemande, notamment en France.Avec de tels handicaps, les mauvais chiffres annoncés pour 2001 n'ont donc rien d'étonnant. Les ventes du groupe ont baissé de 2% à 30,3 milliards d'euros. Le résultat opérationnel a, lui, fondu de 51% à 1,6 milliard d'euros et le résultat net a perdu 47% par rapport à 2000, à 965 millions d'euros. L'affaire Baycol aura coûté au groupe 700 millions d'euros en 2001.En fait, les marchés s'intéressent désormais plus à ce que sera Bayer dans l'avenir. En effet, les difficultés de 2001 ont amené le groupe à entamer une véritable révolution. "Nous voulons créer un nouveau Bayer", a confirmé Manfred Schneider, le président du directoire de la firme de Leverkusen. Une nouvelle organisation va être mise en place à partir du second trimestre 2002. Elle prévoit l'abandon de la vieille structure centralisée de Konzern qui était celle du groupe depuis sa fondation, en 1863.Désormais, le groupe s'organisera autour de filiales opérationnelles indépendantes. Bayer AG ne devrait donc plus être qu'un simple holding possédant des participations dans ces filiales. Werner Wenning, qui devrait être le successeur de Manfred Schneider en avril, a affirmé que cette nouvelle organisation permettra à la fois une meilleure efficacité et des alliances capitalistiques, ce que la structure concentrée actuelle rendait difficile.Restait à savoir sur quelles activités Bayer se concentre. Hier, le groupe a annoncé que les activités Insecticides domestiques allaient être vendues avant la fin de l'année (lire ci-contre). Ce matin, on a appris que les filiales Parfums et Arômes et Additifs chimiques allaient être cédées au troisième trimestre 2002. Le nouveau groupe devrait donc se composer de quatre filiales. La première, BayerCropScience AG, spécialisée dans l'agrochimie, sera issue de la fusion entre la division Agrochimie du groupe et Aventis CropScience. Cette fusion est actuellement en attente d'une décision des autorités de la concurrence. La filiale pourrait comprendre 20.000 employés.Bayer HealthCare AG devrait regrouper les activités de médicaments du groupe et compter 30.000 employés. Dans ce domaine, des alliances sont également prévues, notamment pour les plasmas sanguins avec Aventis.Bayer Polymers AG regroupera les activités de production de plastiques et de polymères. Werner Wenning a confirmé que ces activités ne font plus partie du coeur d'activité du groupe. "De grands changements doivent être attendus dans ce domaine", a-t-il ajouté. Il en est de même de la future filiale Bayer Chemicals AG, spécialisée en chimie, et pour laquelle Bayer prévoit bientôt une alliance.A terme, Bayer devrait donc se concentrer sur deux filiales, une agrochimique et une pharmaceutique. Mais, dès 2002, Manfred Schneider compte sur cette réorganisation et sur les ventes des actifs non stratégiques pour relancer les bénéfices du groupe. "Nous nous attendons à augmenter considérablement notre résultat net cette année", a-t-il indiqué.Ces annonces de Bayer ont confirmé la confiance des investisseurs qui, de plus en plus, reviennent vers les industries cycliques. Le titre Bayer est au plus haut depuis l'été dernier et qui était la première hausse du Dax 30 ce matin avec une progression de 2,15%, s'est un peu essouflé dans la journée pour terminer en clôture à 39,39 euros, en hausse de 0,87%.latribune.f
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