Vodafone prêt à augmenter son offre sur Cegetel

La bataille rangée autour de Cegetel se poursuit. Alors que le pacte d'actionnaires a pris fin le 23 septembre dernier, les rumeurs vont bon train sur les manoeuvres de l'opérateur britannique Vodafone pour monter au capital de la filiale de téléphonie de Vivendi Universal. Vodafone aurait en effet augmenté son offre de rachat des parts de BT Group et assoupli les conditions de reprise de ses parts de VU, selon le Financial Times.Vodafone pourrait proposer 2,6 milliards de livres (4,13 milliards d'euros) pour reprendre les 26% que détient BT Group dans Cegetel, ce qui constituerait une amélioration "modeste" par rapport à la première offre, selon le quotidien des affaires britannique. Des sources proches du dossier rapportaient au début du mois que Vodafone était prêt à reprendre les 85% des parts qu'il ne détenait pas encore dans Cegetel pour un total compris entre 12,6 et 13,5 milliards d'euros, ce qui valorisait la part de BT Group environ 3,9 milliards d'euros, soit 2,47 milliards de livres. Par ailleurs, Vodafone serait prêt à assouplir les conditions de reprise des 44% de parts détenues par Vivendi Universal. Jusque là, Vodafone proposait de s'emparer de cette participation pour environ 6,5 milliards d'euros si sa propre action était inférieure ou égale à 95 pence et jusqu'à 7 milliards d'euros si son titre dépassait les 105 pence. En revanche, Vodafone aurait retiré son offre dans le cas où son action tombait sous les 90 pence. Désormais, le groupe britannique maintiendrait son offre jusqu'à un cours d'au moins 80 pence.Car, si Vodafone surenchérit, c'est que VU, en dépit de son endettement et des échances de remboursement qu'il doit honorer, n'a pas dit son dernier mot. Le groupe de médias souhaiterait lui aussi monter au capital de l'opérateur français afin de mettre la main sur son précieux cash-flow. Selon le FT de la semaine dernière, VU étudie la proposition de Vodafone et prépare une riposte visant les 26% de BT Group et les 15% de SBC. VU serait prêt à faire une offre comparable à celle de l'opérateur britannique. Avec un paiement en deux temps: un versement préliminaire et un solde réglé après signature de la transaction (lire ci-contre). Il faut dire que Cegetel a de quoi faire des envieux, surtout chez ceux qui sont à court de liquidités. Le groupe, qui détient 80% de SFR (le reste appartenant à Vodafone), doit générer 3 milliards d'euros de cash-flow en 2003. VU, qui vient d'obtenir un nouveau prêt de 3 milliards d'euros, supporte un endettement de 19 milliards d'euros avec une échéance de remboursement de 5,3 milliards d'ici mars 2003.Pour contourner l'obstacle Jean-René Fourtou, les portes de sortie les plus folles sont envisagées. Une solution pour Chris Gent, le patron de Vodafone consisterait à lancer une OPA sur VU. Une première prise de contact avec la famille Bronfman, qui détient 5% de VU, aurait été positive, selon les informations publiées ce matin par La Tribune (lire ci-contre), tant le désir de ses membres se limite aujourd'hui à récupérer "un peu de valeur", même si cela doit passer par un démantèlement du groupe. Dans cette hypothèse, Vodafone revendrait aussitôt toutes les composantes du groupe qui ne l'intéressent pas. L'opération serait envisageable pour Vodafone, qui est aujourd'hui peu endetté. Sa situation financière lui laisserait la latitude de proposer un rachat de VU entre 15 euros par titre (16,5 milliards d'euros) et 18,2 euros (20 milliards) sans risquer de voir sa notation dégradée par les agences. Mais cette éventualité est encore jugée irréaliste par les analystes, au vu de l'endettement de VU et de sa position dans Vivendi Environnement.A Londres, le titre Vodafone gagne 7,45% en fin de séance , à 101 pence, tandis que Vivendi Universal bondit, à Paris, de 10% à 13,42 euros.Le financement à court terme de VU assuré. Vivendi a annoncé que VU Entertainment a reçu l'engagement de ses prêteurs actuels, JP Morgan Chase et Bank of America, sur l'extension du crédit relais de 1,6 milliard d'euros qu'ils lui ont accordé en mai dernier. L'échéance de ce crédit est ainsi repoussée du 1er novembre prochain au 30 juin 2003. Cet engagement lève la dernière condition au tirage de la nouvelle facilité de crédit de 3 milliards annoncée le mois dernier par le groupe. La signature définitive est prévue le 1er novembre.
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