Les ventes de disques affectées par le piratage

Les années se suivent et se ressemblent dans l'industrie du disque. Après avoir connu une contraction de 5% en 2001, les ventes de disques ont poursuivi leur chute au premier semestre 2002, selon les chiffres publiés par la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI). Dans l'industrie, le premier semestre représente 40% des ventes annuelles. Sur la deuxième partie de l'année, le chiffre d'affaires devrait arriver à se maintenir grâce aux ventes de disques comme ceux d'Elvis, de Shakira ou de Coldplay.La tendance générale est donc à la baisse, et ce n'est pas nouveau. L'IFPI explique le phénonème certes par la conjoncture économique, mais surtout par le piratage. Premier facteur: les copies sur CD, qui pèsent lourd. Dans un rapport publié en juin, l'IFPI affirmait que l'an passé l'enregistrement et la production de disques pirates avaient représenté 4,3 milliards de dollars dans le monde. Au total, en 2001, 2 enregistrements musicaux sur 5 étaient destinés au piratage. Deuxième cause: le téléchargement sur Internet. La fermeture de Napster (lire ci-contre) n'empêche pas la prospérité d'autres sites sur lesquels l'internaute peut non seulement se procurer des MP3, mais le cas échéant aussi toutes sortes de logiciels. On connaît les noms: il s'agit de Kazaa, Morpheus et autres Gnutella.Par zone géographique, les résultats des ventes diffèrent. Les Etats-Unis et le Japon, qui pèsent la moitié des ventes mondiales, ont vu leur chiffre d'affaires baisser respectivement de 6,8 et de 14,2%. En Europe de l'Ouest, la diminution est de 7,5%. Seule la France poursuit sa croissance avec une hausse de 6% selon la RIAA (lire ci-contre). Enfin, en Asie, les ventes ont chuté de 15,6%."Les chiffres sont décevants mais pas très étonnants. L'industrie est en transition, avec une propagation des CD-R [CD enregistrables, ndlr] et du téléchargement sur Internet qui continuent d'affecter les ventes. Mais il est indéniable que la demande est là, et elle est plus forte que jamais.[...] L'industrie du disque prend des initiatives positives dans le but de fournir des services en lignes sympas à ses consommateurs", a commenté Jay Berman, le président de l'IFPI.Sans doute pense-t-il à la dernière initiative d'OD2, entreprise britannique spécialisée dans la distribution de musique numérisée. Cette dernière permet aux internautes de télécharger, écouter ou graver une sélection de chansons de près de 6.000 artistes dont ColdPlay, Dido ou Elvis Presley à raison d'un abonnement mensuel compris entre 7 et 8 euros. A contrario, force est de constater qu'un an après leur sortie, les plates-formes de téléchargement telles que Pressplay ou MusicNet n'ont toujours pas publié de chiffre sur leur activité.
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