Un groupe au management plus décentralisé qu'il n'y paraît

À trop faire de communication, Jean-Marie Messier a laissé croire que le management du groupe Vivendi Universal avait quelques faiblesses. Pourtant, les différentes activités sont loin d'être dirigées par le seul PDG de VU. De fait, la plupart des patrons américains sont en place depuis le rachat des activités de Polygram et de MCA (rebaptisés Universal Studios).A la tête des activités " hollywoodiennes ", Barry Diller tient d'autant plus à son indépendance que, pendant dix ans, il a dirigé d'une main de fer USA Networks. Autant dire qu'il laissera également leur autonomie à Ron Meyer, le PDG, et à Stacy Snider, qui s'occupe de la production des studios. En revanche, il vient de nommer un homme à lui pour s'occuper des finances et des chaînes de télévision nord-américaines. Autre figure indépendante, Doug Morris, PDG de Universal Music. Rapportant directement à Jean-Marie Messier, il est un des deux Américains, avec le directeur des Ressources humaines, à siéger au comité exécutif du groupe, qui compte huit membres. Même autonomie pour Pascal Nègre, patron d'Universal Music France, qui continue à rapporter, comme avant la fusion, au patron d'Universal Music Europe, Larsen Jorgen. Et, malgré la nomination récente d'Agnès Touraine comme directrice générale en charge des contenus en Europe, son interlocuteur ne devrait pas changer. Agnès Touraine, qui apparaît comme la bonne élève du groupe dont elle dirige l'activité édition, vient cependant de créer un comité exécutif européen, rassemblant tous les patrons des activités " contenus " d'Europe.Les coudées franches. Quant aux télécommunications, Philippe Germond a, semble-t-il, les coudées franches, et la confiance de Messier qui l'a promu aussi directeur général délégué en charge de la distribution et des technologies. Lors du bras de fer avec Bercy à propos du paiement de la licence UMTS, si Jean-Marie Messier avait occupé le devant de la scène, Philippe Germond revendiquait hautement d'avoir été à l'initiative de la résistance.Le président de Vivendi Environnement (VE), Henri Proglio, jouit aussi d'une certaine autonomie à la tête de la filiale de services, détenue à hauteur de 63 %. Entré au sein de l'ex-Compagnie Générale des Eaux dès 1972, ce fidèle dirigeant est respecté par ses salariés. Reste qu'il n'est pas inamovible, et que Jean-Marie Messier a envisagé voilà deux mois de le placer sous la surveillance d'Eric Licoys. Cette crise semble aujourd'hui oubliée.A cause de ses pertes, Canal Plus est en fait pour l'instant la seule filiale où VU a fini par placer ses hommes. L'arrivée d'Eric Licoys, numéro deux de VU, à la vice-présidence du conseil de surveillance du groupe Canal Plus, indique clairement qui prend désormais les décisions pour le groupe Canal Plus. Même si, sur l'organigramme, Xavier Couture, qui a remplacé Pierre Lescure, le patron historique, à la présidence du directoire du groupe Canal Plus, est au même niveau que Barry Diller, à la tête des activités film et télévision américaine Marion Bougeard, Christophe Canton et Isabelle Repito
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