Le marché du travail ne se dégrade plus

Pour le deuxième mois consécutif, le chômage continue de marquer une pause, affichant même une baisse symbolique en octobre. En effet, le mois dernier, le nombre de demandeurs d'emplois s'est élevé à 2.276.000 personnes, soit 2.800 de moins qu'en septembre dernier (-0,1%). En conséquence le taux de chômage au sens du BIT s'est maintenu à 9%, comme au mois précédent. Sur un an, le chômage a augmenté de 5,4%, selon les chiffres publiés par le Ministère des Affaires Sociales. Le niveau de l'indicateur était largement anticipé par les économistes. Il est même légèrement meilleur que les prévisions de Natexis Banques Populaires, qui tablaient sur 7.000 chômeurs supplémentaires en octobre par rapport à septembre. Pourtant cette stabilisation, qui intervient après le redressement de la consommation constaté en octobre (lire ci-contre), ne rassure pas pour autant les experts sur le front de l'emploi. Chez CDC Ixis, qui attendait également un taux de 9%, on anticipe toujours de nouvelles dégradations ces prochains mois. Les experts de la banque s'appuient ainsi sur la détérioration des ratios de profitabilité des entreprises, un phénomène qui devrait se répercuter sur les effectifs.Un peu moins fréquentes ces dernières semaines, les annonces de plans sociaux reviennent sur le devant la scène. Pour la seule journée d'hier, on a appris que deux entreprises, Philips à Louviers et le chausseur Charles Jourdan, envisageaient des suppressions d'effectifs portant sur un total de 539 emplois. Par ailleurs, la publication de ces chiffres du chômage suscite des polémiques quant à la réalité économique d'une stabilisation du chômage. Les associations de défense des chômeurs et précaires, ainsi que les syndicats de l'ANPE, dénoncent en effet depuis plusieurs mois l'explosion du nombre de radiations des fichiers de l'Agence, ce qui selon eux entretiendrait la fiction d'une résistance du marché de l'emploi. Les chiffres publiés par le ministère indiquent en effet que les radiations administratives ont augmenté, sur un an, de 79,2% en données brutes.
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