L'ex-directeur financier d'Enron se rend à la justice

L'étau judiciaire se resserrant autour de lui, Andrew Fastow a préféré jeter l'éponge. C'est sans doute pour éviter d'être arrêté et extrait de chez lui menottes aux mains devant une forêt de caméras et de micros que l'ancien directeur financier d'Enron s'est rendu de lui-même à l'immeuble du FBI à Houston en début de journée. Ce qui ne lui pas évité d'être filmé menotté lors de son transfert au palais de justice de la première ville texane. Là, "Andy" Fastow s'est vu signifier les charges retenues contre lui dans le cadre de l'enquête criminelle fédérale ouverte sur les conditions ayant abouti à la plus retentissante faillite de l'histoire américaine. Le juge l'a inculpé - entre autres - pour fraude boursière, fraude sur des transactions hors bilan, blanchiment, conspiration et communication d'informations frauduleuses. Avec Kenneth Lay, l'ancien PDG du groupe, Andy Fastow est en effet le principal architecte des - très - complexes montages financiers ayant permis à Enron de dissimuler pendant des années l'étendue de ses engagements financiers et surtout de ses pertes. Des responsabilités qui lui avaient valu d'être limogé en octobre 2001, trop tard pour sauver le groupe de la faillite.Pire, le directeur financier avait pris des participations à titre personnel dans certaines des filiales et sociétés offshore créées pour abriter certains investissements à risques. Des prises de participations qui lui auraient permis de réaliser plusieurs dizaines de millions de dollars de bénéfices. Ces soupçons lui avaient d'ailleurs valu, il y a six semaines, de voir saisis ses comptes de dépôt et comptes-titres, sur ordre du juge Calvin Botley, en charge du dossier. Celui-ci a pris la même mesure à l'encontre de sa famille, de ses amis et de certains de ses anciens collègues. Et le juge fédéral a saisi aujourd'hui 11 millions de dollars d'avoirs supplémentaires. Outre les poursuites criminelles, Fastow devrait rapidement se retrouver sous le coup de poursuites au civil dans le cadre des enquêtes ouvertes par la Securities & Exchange Commission sur la faillite boursière du groupe. La SEC veut notamment lui interdire d'exercer des fonctions de dirigeant d'entreprise. Son arrestation, la première d'un haut dirigeant d'Enron, a été facilité par la décision de l'un des ses anciens collaborateurs, Michael Kopper, de coopérer avec les enquêteurs fédéraux. Plaidant coupable de fraude et de blanchiment, ce dernier a "chargé" Andy Fastow comme co-responsable des transactions hors bilan ayant permis de dissimuler les pertes d'Enron. La mise au grand jour de celles-ci avaient conduit il y a un an le groupe à réduire son bénéfice de 586 millions de dollars et ses fonds propres de 1,2 milliard tout en alourdissant considérablement son endettement. Une opération vérité qui avait abouti, le 2 décembre, au dépôt de bilan.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.