Craintes sur les perspectives de Motorola

A une semaine de la publication des résultats du troisième trimestre, les craintes se multiplient sur les perspectives de l'équipementier américain Motorola. Dernière inquiétude en date: celle d'un analyste de Lehman Brothers. Mercredi, Tim Luke a affirmé dans une note que le groupe n'atteindrait ni ses objectifs du quatrième trimestre, ni ceux de 2003. Sur les marchés, l'étude a fait l'effet d'une bombe: le titre a chuté jusqu'à 17% en séance, atteignant un plus bas en 10 ans. En clôture, l'action valait 8,30 dollars (-14,87%). Bénéficiant de l'envolée des marchés et d'un rebond technique jeudi, le titre se reprend de 7,95% à la mi-séance.Tim Luke a ainsi revu à la baisse ses prévisions sur le quatrième trimestre. Il table désormais pour Motorola sur un chiffre d'affaires de 7,35 milliards d'euros, contre 7,5 milliards, pour un bénéfice par action maintenu à 13 cents. En septembre, Motorola avait annoncé une prévision de résultat de 14 cents par titre pour un chiffre d'affaires de 7,5 milliards de dollars. Pire, l'analyste affirme d'ores et déjà que l'équipementier sera incapable de tenir ses prévisions de 2003. Persuadé que l'objectif de bénéfice de Motorola établi à 45 cents par titre pour l'an prochain est beaucoup trop ambitieux, l'analyste attend lui entre 41 et 43 cents par action. Ses calculs l'ont également poussé à ramener ses perspectives de chiffre d'affaires annuel à 27,9 milliards de dollars, contre 28,6 milliards de dollars auparavant. Au centre de cette note pessimiste : la mauvaise conjoncture dans l'équipement pour réseaux télécoms et dans les semi-conducteurs, selon Tim Luke. Avant lui, la Deutsche Bank avait revu ses perspectives de l'industrie à la baisse. Le groupe ne devrait pas parvenir à compenser la baisse continue de la demande, en dépit des progrès réalisés par la branche de téléphonie mobile et par les efforts de restructuration. Motorola n'est pas le seul à souffrir. Fin septembre, Ericsson, qui vit essentiellement de l'équipement pour réseaux mobiles, a prévenu les marchés qu'il s'attendait à une nouvelle baisse de ses ventes. De même un peu avant, Nokia supprimait des emplois dans sa division Nokia Network et revoyait ses perspectives à la baisse. D'une manière générale, que ce soit Nortel, Alcatel ou bien Lucent, aucun n'échappe à la faiblesse de la demande des opérateurs.D'ailleurs, dernièrement, les rumeurs allaient bon train sur la cession par Motorola de son activité d'équipements de réseaux à Siemens, en échange de la production de mobiles de ce dernier (lire ci-contre). L'an dernier, la branche a généré une perte de 1,44 milliard de dollars pour un chiffre d'affaires de 6,5 milliards. Depuis des mois, Motorola cherche une solution, voire un allié. En tout cas, l'étude de la banque d'affaires tombe plutôt mal pour Motorola qui avait commencé à remonter la pente. Au second trimestre, l'équipementier était revenu dans le vert au niveau du résultat hors éléments exceptionnels, un voire deux trimestres avant l'heure dite, avec un bénéfice de 28 millions de dollars. Et ce grâce à ses efforts de restructuration. Pour le trimestre clos fin septembre, il attend toujours un résultat de 5 cents par titre pour un chiffre d'affaires de 6,7 milliards de dollars.
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