Un entretien avec Eric Javelle, président de la Brioche Dorée

Par latribune.fr  |   |  783  mots
Yves Sassi : Le groupe Le Duff a acquis il y a quelques mois les restaurants "la Madeleine" aux USA, aujourd'hui vous signez un important contrat de master au Maroc, la politique du groupe est-elle désormais essentiellement tournée vers l'export ?Eric Javelle : Le développement export est effectivement un axe fort de notre expansion. Nous avons des opportunités qui se créent et il est important de capitaliser sur ces événements. Mais si l'on raisonne en terme de priorité, la France vient en tête, suivie de la Grande Bretagne (joint venture dans laquelle le groupe détient 51 % avec 31 points restaurants), l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, les pays scandinaves... Mais nous ne négligeons pas évidemment les opportunités.La Brioche Dorée est, à l'origine, un réseau de succursales. Quelles sont les motivations du groupe pour implanter des restaurants en partenariat et en franchise ?Il est vrai que sur les 242 restaurants implantés en France, une quarantaine appartiennent à des partenaires tels que la Sodexho, Compas ou Esso, les autres étant des succursales du groupe. Un seul point de vente était réellement en franchise au début de l'année, celui de Vannes. Il appartient à un partenaire qui est également franchisé Athlete's Foot et Kodak Service.Plusieurs éléments, liés au développement, nous ont amenés à faire ce choix, mais l'un d'entre eux nous a réellement convaincu : chaque fois qu'un point de vente en succursale est transmis à un franchisé, il gagne au moins 25 % de chiffre d'affaires. La raison est simple, le franchisé est propriétaire de son affaire, il est motivé. Nos produits sont extrêmement sensibles et vivants. On ne peut les gérer à distance. Il faut que le franchisé mette le "blue, sweat & tears", qu'il s'investisse dans son travail, qu'il soit au contact de son personnel et bien entendu du client. C'est la seule méthode pour réussir.J'ajoute que si le franchisé est un investisseur, ou un groupe, les résultats ne sont pas aussi significatifs. Cependant, nous privilégions également les partenariats avec les grands groupes parce qu'ils ont eux mêmes des stratégies de développement externes liés à leur activité. En effet, les opérateurs de la restauration collective subissent les effets des 35 heures. Les gens déjeunent moins dans les restaurants d'entreprise puisqu'ils ont plus de temps. Pour récupérer cette clientèle, ces opérateurs investissent dans la restauration de proximité. D'autre part, nous développons la restauration d'autoroute de qualité avec le groupe Esso. La marque "Paris Croissant" va disparaître pour laisser la place à la Brioche Dorée. Le prototype est installé sur l'autoroute près de Limoges.Quel est le profil de vos candidats franchisés ?Nous privilégions 3 types de partenariat. A l'export, des opérateurs, de préférence spécialisés dans les domaines de l'alimentaire ou de la restauration avec lesquels nous passons des accords soit de Master franchise ou des joint-ventures. L'objectif étant qu'ils aient un réel projet industriel. En France, nous travaillons avec de grands groupes tels que Compas Group (premier intervenant mondial dans le domaine de la restauration collective).D'autre part, des indépendants que nous appelons dans notre jargon les "Papa / Mama", disposant de 120 à 150.000 Euros, exploitant leur point de vente. Nos cibles sont bien entendu les cafetiers, restaurateurs... Enfin, nous privilégions nos salariés qui sont nos vrais ambassadeurs. Ceux qui correspondent aux critères fixés sont aidés dans leur projet d'implantation. C'est le cas par exemple de notre nouveau partenaire de Cannes Mandelieu. C'est un ancien cadre maison à qui nous avons confié la location gérance du point de vente. L'objectif étant naturellement, soit qu'il crée un nouveau point de vente en franchise, soit qu'il reprenne en exploitation directe celui de Cannes. C'est une politique que nous privilégions parce que les collaborateurs ont une culture d'entreprise qui correspond parfaitement à l'esprit que nous souhaitons transmettre dans le réseau. En 2002, nous aurons implanté 7 nouveaux franchisés "indépendants". Quelle sont les ambitions du groupe ?C'est d'être le café de demain. Le client est de plus en plus exigeant. Notre enseigne complète une offre souvent limitée comme celle de la restauration rapide à l'américaine ou du café traditionnel. Notre produit est de qualité, équilibré sur le plan nutritionnel... nous avons tous les atouts pour réussir. Il y a, en France, environ 70.000 cafés. Je pense que nous pouvons en convaincre 200 à 400... à la condition qu'ils aient la passion du produit, d'une marque qui se veut la référence de la Tradition Française : le French Café Bakery !LA BRIOCHE DOREE105, avenue Henri FrévilleC.S. 9071235207 RENNES cedex 2