L'archéologie judiciaire

Depuis la semaine dernière, quatorze ans après les faits, quatre prévenus, dont Jean-Charles Naouri, le patron d'Euris, et le financier américain, Georges Soros, comparaissent pour délits d'initiés. Une affaire qui remonte à 1988 lorsque George Pébereau via son holding Marceau Investissement est parti à l'assaut du capital de la Société Générale, récemment privatisée, avec la bénédiction du ministère de l'Economie de l'époque. Soupçonnés d'avoir utiliser des informations privilégiées pour jouer en bourse et réaliser quelques rondelettes plus-values, Jean-Charles Naouri, Georges Soros, Samir Traboulsi et Jean-Pierre Peyraud comparaissent donc devant les juges. Au mois de janvier prochain, dans un autre genre de beauté, s'ouvrira le procès sur les comptes du Crédit Lyonnais entre 1991 et le premier semestre 1993. La justice doit trancher la question de savoir si les comptes du Lyonnais, banque publique à l'époque, ont été falsifiés. Sur le banc des prévenus quel beau linge ! S'y retrouveront notamment, Jean-Yves Haberer ancien président du Lyonnais, François Gilles ancien directeur général de la banque, Jean-Claude Trichet, ex directeur du Trésor, aujourd'hui gouverneur de la Banque de France et candidat à la présidence de la Banque Centrale Européenne (BCE), Jean-Pascal Beaufret ancien chef de service à la direction du Trésor..... Une chose est certaine, l'affaire de la Société Générale n'évoque plus grand chose à l'homme de la rue. L'eau a coulé sous les ponts pour la banque. Si la Société Générale fait figure de victime dans le procès pour délits d'initiés, le Crédit Lyonnais représente sans conteste le plus grand sinistre bancaire que la France ait connu. La banque n'a dû sa survie qu'à son statut d'entreprise publique au début des années quatre-vingt dix. Les contribuables ont sans doute en mémoire, le prix du sauvetage de la banque, évalué à plus de 100 milliards de francs à l'époque. Le procès qui s'annonce en janvier prochain sera sans doute un test pour le Crédit Lyonnais. Il lui permettra de mesurer si son image en pâtit ou s'il traverse l'obstacle sans encombre. Et chacun sait que dans le monde bancaire, l'image des établissements est primordiale
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