Berlin n'exclut plus d'assouplir les règles de l'UMTS

Les déclarations de l'autorité de régulation des télécoms allemands (RegTP) pourraient marquer un changement d'attitude du gouvernement outre-Rhin sur l'UMTS. Son président, Matthias Kurth s'est dit prêt, si besoin était, à revoir certaines règles sur le lancement de la nouvelle norme de téléphonie mobile. "Nous avons choisi à dessein une date de lancement tardive, au travers de nos exigences très modérées concernant la couverture du réseau. Beaucoup de pays ont sur ce point des exigences beaucoup plus strictes. Je ne vois donc pas de raison de changer. Si toutefois, tous les détenteurs de licences disaient soudain qu'il y a des problèmes techniques inattendus, alors il serait tout à fait possible de discuter de ce point", a-t-il affirmé à l'AFP. Pour l'instant, les détenteurs de licences outre-Rhin, doivent construire un réseau couvrant au moins 25% de la population fin 2003 et de 50% en 2005, un calendrier que la RegTP considère comme étant particulièrement raisonnable. Si les déclarations du président de la RegTP sont loin d'être un retour en arrière sur les règles édictées il y a deux ans au sommet de la bulle Internet, elles sont tout de même le signe d'un certain assouplissement, au moment où la polémique autour des licences bat son plein en pleine débâcle Mobilcom. Jusqu'à la fin du mois dernier, Matthias Kurth se montrait encore très ferme et excluait toute modification, que ce soit au niveau de la mise en place des licences ou du prix.Sur ce dernier point, aucun changement n'est prévu pour l'instant, alors que l'UMTS, vendu à prix d'or, commence à tourner à la déconfiture un peu partout en Europe. En Allemagne, la facture a été particulièrement élevée, pour un retour sur investissement qui se fait de plus en plus lointain. Les six licences ont été vendues en moyenne 8,4 milliards d'euros chacune. Un prix exorbitant qui ne comprend évidemment pas le coût de la construction du réseau, pour lequel les opérateurs doivent ajouter 10 milliards d'euros. Aujourd'hui, le bilan est faible, le lancement des nouveaux réseaux étant sans cesse reporté. Sur les 6 opérateurs ayant acquis une licence, 4 ont pour l'instant encore des projets: T-Mobile (Deutsche Telekom), Vodafone D2, E-Plus (KPN) et Viag Interkom (mmo2). Mobilcom est actuellement au bord du dépôt de bilan après le lachage de France Télécom, tandis que Telefonica qui s'était allié avec Sonera pour acquérir une licence, a jeté l'éponge cet été (lire ci-contre).Le président du RegTP a d'ailleurs à nouveau exclu un remboursement. "Je ne connais pas d'enchères pour lesquelles l'organisateur de ces enchères peut être tenu pour responsable du fait que les participants ont surenchéri. Ce serait complètement pervers", a-t-il affirmé.Toutefois, ses déclarations n'ont pas laissé indifférent Sonera, qui demandera un délai de lancement des nouveaux services via sa filiale Quam, qui a mis son projet UMTS en sommeil l'été dernier. "Cela a l'air très bien car tout le monde sait qu'il y a un retard technologique avec l'UMTS. Il est difficile de commencer à offrir des services s'il n'y a pas d'appareils. De même la technologie UMTS en général est à un niveau tellement bas qu'il n'est pas encore possible de fournir des services commerciaux", a confirmé un porte-parole du groupe.
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