Havas ne voit pas d'amélioration notable à court terme

Le groupe de publicité Havas, qui vient de publier une marge brute* trimestrielle inférieure aux attentes, n'a pas brossé un portrait encourageant pour ces prochains mois. Certes, il a maintenu ses objectifs annuels déjà annoncés. Mais il souligne dans son communiqué que les "conditions de marché restent difficiles". Il ne s'attend donc pas à une amélioration sur l'ensemble du deuxième semestre. La conjoncture devrait être particulièrement pénible en Europe, zone sur laquelle la situation s'est le plus dégradée au troisième trimestre, notamment en raison de l'Allemagne. Les zones Asie Pacifique et Amérique Latine connaîtront un léger mieux tandis les Etats-Unis sont en voie de stabilisation.En dépit de ces perspectives de marché moroses, le groupe présidé par Alain de Pouzilhac espère toujours pour 2002 "une croissance organique supérieure à la moyenne de ses concurrents", et l'amélioration "d'un point du ratio d'Ebitda/marge brute par rapport à 2001". La marge devrait donc ressortir à 11,4%. Pourtant, les performances n'auront pas été au rendez-vous au dernier trimestre. La croissance organique affiche une baisse de 5,9%, notamment en raison du quasi arrêt des dépenses du groupe en faillite MCI WorldCom (-1%), après les révélations faites sur les malversations financières de l'opérateur. Mais Havas souligne que cela ne se reproduira pas ces prochains mois, les investissements de l'opérateur ayant repris dans le cadre de la procédure du Chapitre 11.Toujours est-il que la marge brute ressort à 443 millions d'euros sur le trimestre, contre 450 millions d'euros attendus par les analystes. Elle affiche une baisse de 5% en données brutes sur les neuf premiers mois de l'année à 1,47 milliard d'euros, alors que les marchés espéraient 1,48 milliard d'euros. A taux de change constants et à périmètre comparable, la baisse est de 5,5%. Non négligeable, l'évolution des taux de change a eu un impact négatif de 2,4%, notamment en raison de la faiblesse du dollar face à l'euro. Si le billet vert ne remonte pas face à la monnaie unique, l'impact sur l'ensemble de l'exercice devrait être de 4 à 5%, sur la marge brute d'Havas, dont 44% est généré outre-Atlantique. Par zone géographique, sur les neuf premiers mois, la marge brute s'est particulièrement dégradée en Amérique du Nord, où elle est en baisse de 8,9% à 659 millions d'euros. En Europe, elle s'est contractée de 3,4% à 711 millions d'euros, tandis qu'elle a progressé dans la zone Asie-Pacifique de 4,7% à 52 millions d'euros.Le groupe a enfin souligné la bonne tenue du "New Business". Les gains nets des nouveaux budgets ressortent à 1,3 million d'euros, un chiffre en légère progression sur un an, alors que la moyenne dans l'industrie est de -30%, assure Havas dans un communiqué. Ces éléments ne semblent pas suffire à rassurer le marché, dont la réaction est vive. En clôture, le titre perd 11,22% à 4,35 euros. Son repli dépasse les 46% depuis le début de l'année.*Marge brute: plus que le chiffre d'affaires, elle est le véritable indicateur des revenus des groupes de publicité. Elle correspond au chiffre d'affaires, duquel sont retranchés les achats d'espaces.
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