Les pétroliers souffrent de la baisse des marges du raffinage

Les compagnies pétrolières continuent de souffrir des mêmes maux. Certes, grâce à la remontée des cours du pétrole, elles ont réussi, au troisième trimestre, à maintenir ou à accroître les profits issus de la production et de l'exploration, mais la baisse de la demande mondiale, résultat d'une conjoncture économique morose, continue de faire pression sur les marges de raffinage et de distribution. Même si certains s'en sortent mieux que d'autres, les résultats publiés jeudi par ChevronTexaco, Royal Dutch Shell et ExxonMobil confirment la tendance, que laissaient déjà présager les chiffres de British Petroleum (BP). La chute la plus importante revient à ChevronTexaco, dont le bénéfice hors éléments exceptionnels a reculé de 27% à 1,23 milliard de dollars (1,17 dollar par titre). Le groupe est même largement au dessous des prévisions des analystes (1,22 dollar par titre). Si l'on inclut les charges exceptionnelles de 2,1 milliards de dollars, dont 1,5 milliard de dépréciation de la participation dans le courtier en énergie Dynegy, le résultat plonge dans le rouge de 904 millions de dollars.Shell et BP s'en sortent mieux: leurs bénéfices hors exceptionnels ressortent respectivement à 2,2 et à 2,3 milliards de dollars, soit des baisses de 17% et de 13%. Shell est d'ailleurs dans le haut des prévisions des analystes. Mais c'est logiquement le n°1 du secteur, ExxonMobil, qui résiste le mieux, avec un recul de son résultat limité à 8,3%, légèrement au dessus des prévisions des marchésIl faut dire que la morosité économique a sensiblement érodé les marges du raffinage. ChevronTexaco a vu les bénéfices de cette branche chuter de 84% au troisième trimestre, à 92 millions de dollars. Chez Exxon, le résultat de la division plonge même de 86%, à 125 millions de dollars. Heureusement, l'activité d'exploration-production a bénéficié de la remontée des prix du brut. En moyenne, le prix du baril de Brent a progressé de 4% au troisième trimestre par rapport à l'an passé, à 26,74 dollars, ce qui a permis aux quatre grands pétroliers de se maintenir. Exxon-Mobil a même vu son chiffre d'affaires global croître de 4% à 54,2 milliards de dollars.Pour les prochains mois, BP est assez pessimiste, craignant que "l'environnement actuel n'offre que peu de perspectives d'amélioration et comporte des risques importants". ChevronTexaco ne fait pas de prévisions, tandis que Shell, en dépit de résultats satisfaisants, reste prudent sur les conditions économiques futures, dont dépend essentiellement le secteur.A New York, en milieu de séance, ExxonMobil gagne 1,44% à 34,57 dollars, ChevronTexaco perd 3,42% à 68,96 dollars, tandis qu'à Londres Royal Dutch Shell monte en fin de séance de 4,52% à 410,75 pence et BP de 1,49% à 410 pence.
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