Qu'il est difficile pour Scor de rebondir !

Après des pertes de 278 millions d'euros en 2001, dues en grande partie aux attentats du 11 septembre et à la baisse des marchés financiers, le premier Français dans son secteur cherche à se refaire une santé. Pour lui, cela est d'autant plus crucial qu'il croit à un retrournement durable de son industrie pour les deux prochaines années. Scor veut donc profiter à plein de la hausse des tarifs en augmentant le volume de ses affaires. Or, le temps presse. Le renouvellement des contrats entre assureurs et réassureurs a lieu maintenant et les affaires doivent être conclues pour la plupart d'entre elles à la fin du mois. De fait, pour parvenir à assouvir ses besoins, il n'y a rien de plus rapide que de réaliser une opération de croissance externe. D'autant que Scor a trouvé son opportunité. Elle est allemande et repond au nom de Gerling. Ensemble, les deux groupes seront parmi les cinq premiers mondiaux. Mais Scor a eu les yeux plus gros que le ventre. Il lui fallait trouver quelque 800 millions d'euros pour financer son opération. Ses actionnaires ont sourcillé et les marchés financiers ont toussé. Le 4 septembre, jour où il a annonçé publiquement la nouvelle, l'action a dévissé de 12,5% à 16,45 euros. Depuis, la Bourse n'a pas relâché sa pression, jusqu'à ce que Scor déclare forfait. Qu'à cela ne tienne. Têtu, le réassureur revient une semaine après sur le devant de la scène, en expliquant qu'il privilégie à présent la croissance organique. Toutefois, pour accroître le volume de ses affaires, il a besoin de capitaux à mettre en face de ses engagements, comme l'exige la réglementation. Or, force est de constater qu'ils ne sont pas suffisants. D'où l'idée de procéder à une augmentation de capital de 400 millions d'euros. Là, les actionnaires, en tout cas Groupama qui a une participation de 17%, ont décidé de suivre. La Bourse, elle, qui n'aime pas être prise à contre-pied, s'est fâchée tout rouge. En l'espace d'une séance, l'action a perdu plus de 30% pour terminer lundi à 7,10 euros. Du management ou des marchés financiers, reste à savoir qui aura raison à terme.
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