Citigroup lave plus blanc que JP Morgan

Principaux créanciers, mais également conseillers du courtier énergétique texan, les géants de Wall Street sont tous deux suspectés d'avoir ni plus ni moins aidé celui-ci à maquiller ses comptes. Des dizaines de milliards de dollars de dettes auraient été dissimulés dans d'obscures entités créées à cet effet dans des paradis fiscaux, avec la complicité des deux banquiers. Pointés du doigt par les enquêteurs du Congrès américain, chahutés en Bourse par des investisseurs suspicieux, poursuivis en justice par d'autres établissements financiers pour leur avoir menti sur la réalité d'Enron, JP Morgan et Citigroup doivent non seulement gérer les lourdes répercussions financières de cette affaire, mais surtout sauver leur réputation. Là s'arrêtent leurs points communs. Car leur attitude face à cette crise de confiance diffère sensiblement. L'un, Citigroup, a choisi de reconnaître publiquement ses torts et ses dysfonctionnements internes. L'autre, JP Morgan Chase, ne cesse de clamer sa bonne foi. Le premier affiche avec vigueur sa volonté de changement. La nomination du patron de la déontologie à la tête de son département de banque d'affaires en témoigne largement. Le second soutient mordicus qu'il n'a rien à se reprocher, sauf peut-être d'avoir prêté imprudemment au courtier texan.L'intégrité de Citigroup en a pris un coup, mais sa bonne volonté, qui demande certes à être vérifiée dans le temps, a le mérite de faire avancer les choses. Le choix de JP Morgan Chase est plus risqué. Si sa responsabilité dans le scandale était démontrée, les conséquences pourraient être encore plus désastreuses, tant en termes financiers qu'en termes d'image. Or, les revers judiciaires que JP Morgan Chase a récemment subis devant les tribunaux américains écornent jour après jour sa crédibilité. Mais, tant pour celui qui tente de se refaire une virginité que pour celui qui refuse tout mea culpa, la messe n'est pas dite...
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