Le Crédit lyonnais limite la baisse de son bénéfice

Après BNP Paribas et la Société générale (lire ci-contre), toutes deux fortement affectées par la chute des marchés financiers au troisième trimestre, le Crédit lyonnais fait presque figure de miraculé. Certes, le groupe de Jean Peyrelevade n'échappe pas complétement à la nécessité de provisionner les risques liés à la dépréciation de ses actifs, mais ses résultats, publiés jeudi soir, sont nettement moins dégradés que ceux de ses grands concurrents. Sur le trimestre juillet-septembre, la banque au lion a ainsi limité à 26,5% la baisse de son résultat net part du groupe, à 145 millions d'euros, après l'inscription dans les comptes de 75 millions d'euros de provisions sur le portefeuille de titres et en dépit de la progression du taux effectif d'imposition, à 28,3% sur la période contre 10,6% au troisième trimestre 2001. Le résultat brut d'exploitation, lui, affiche un recul de 4,1% à 418 millions d'euros, pour un produit net bancaire en recul de 1,7%, à 1,595 milliard. Ces chiffres sont inférieurs aux attentes des analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur un recul de 18% du résultat net et sur une stabilité du résultat d'exploitation. Les frais de gestion, conformément à la volonté de la direction, restent bien maîtrisés, affichant même une baisse de 0,9% sur le trimestre. La charge du risque a diminué sur un an, revenant à 142 millions d'euros contre 178 millions au troisième trimestre 2001. Sur les neuf premiers mois de l'exercice, le résultat d'exploitation revient ainsi pratiquement au niveau de celui enregistré sur la même période l'an dernier : à 1,046 milliard, il recule de 1,4% , tandis que le résultat net part du groupe chute de 16,7%, à 612 millions. Le rendement des fonds propres (ROE) retombe à 10%, contre 12,8% en 2001, toujours sur neuf mois. Sans surprise, l'activité de banque de réseau reste la vache à lait du groupe, avec un résultat net de 134 millions d'euros au troisième trimestre, en hausse de 11,1%, et un ROE de 22,3%. Le produit net bancaire de la branche progresse de 2,7%. Les performances de la gestion d'actifs sont nettement moins brillantes : son résultat net recule de 18,8% par rapport au troisième trimestre 2001, à 40 millions d'euros, pour un montant d'actifs gérés de 137,1 milliards, inchangés par rapport au 30 septembre 2001. Dans la banque de finance et d'investissement, le groupe a amélioré de 31,6% son résultat net trimestriel, à 28 millions d'euros, par rapport à un troisième trimestre 2001 "particulièrement faible", mais le recul sur neuf mois atteint encore 22,3%. Les revenus sur actions, notamment, accusent une baisse de 22%, conséquence de la baisse des volumes et des cours. Pour redresser la barre, le groupe "a engagé au troisième trimestre un programme d'abaissement du point mort [des activités de banque d'investissement] notamment dans le courtage en Asie et en Europe", souligne-t-il. Dans la banque de financement, le rendement des fonds propres ne dépasse pas 4,%, "en raison des résultats négatifs aux USA. De ce fait, la politique de réduction des engagements dans ce pays (-30% en trois ans) va être poursuivie", continue le communiqué.En Bourse, au lendemain de ces résultats, l'action progresse de 0,55%, à 36,60 euros, à la clôture, limitant à 2,4% son recul depuis le début de l'année.
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