Gaz de France investit massivement en Allemagne

C'est une importante étape dans son processus de développement à l'international qu'a annoncé Gaz de France vendredi après-midi. Le groupe national français va en effet racheter l'ensemble des activités énergétiques en Allemagne du groupe allemand TUI (ex groupe Preussag). Une transaction qui s'effectuera sur la base de près d'un milliard d'euros.L'accord signé entre les deux groupes prévoit la reprise par GDF des opérations d'exploration, de production, de transport, de stockage ainsi que les activités de commercialisation de gaz naturel en Allemagne de Preussag Energie, ainsi que le rachat des participations détenues par Preussag Energie. Elle ne porte pas, en revanche, sur les activités de Preussag Energie à l'étranger.Avec cette acquisition, Gaz de France atteint un double objectif. En premier lieu GDF va augmenter fortement sa capacité de production de gaz naturel, qui va passer à 4,6 milliards de m3 contre 3,2 milliards de m3 jusqu'ici. Le groupe accélère donc encore la croissance, déjà rapide, de ses capacités de production, qui ne dépassaient pas 1 milliard de m3 en 1999. En deuxième lieu, GDF va renforcer sensiblement sa présence en Allemagne, qui est l'un de ses marchés prioritaires à l'international. L'entreprise nationalisée française y disposait déjà de deux filiales, EEG (exploration-production) et Megal (transport), ainsi que de participations de 32% dans le distributeur municipal Gasag et de 5,3% dans le distributeur régional est-allemand VNG.Avec Preussag Energie, GDF se dote d'un groupe qui a produit, pendant les neuf premiers mois de l'année, 1,3 million de tonnes de pétrole et 869 millions de mètres cubes de gaz en Allemagne. Le chiffre d'affaires de Peussage Energie s'est élevé à 321 millions d'euros, en baisse de 25,9%, en raison d'un recul de l'extraction pétrolière. Sur cette période, le bénéfice d'exploitation s'est élevé à 117 millions d'euros, en repli de 50%. Pour Gaz de France, cette opération s'inscrit bien dans ses priorités de développement à l'international. Il y a en effet "trois marchés principaux" sur lesquels GDF veut se développer, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, a ainsi indiqué son directeur général adjoint Jean-Marie Dauger dans une interview publiée vendredi par le quotidien allemand Handelsblatt. "Nous avons l'expérience, le savoir faire et la puissance financière pour participer au développement du marché (allemand, ndlr) via des acquisitions ou des partenariats", a-t-il précisé. Du côté de TUI, la vente de Preussag Energie s'inscrit dans le cadre de sa politique de réorientation radicale, destinée à transformer un ancien conglomérat industriel - Preussag - en un géant du tourisme - TUI -, secteur dans lequel le groupe est déjà numéro un en Europe. Le produit de la vente va aussi aider le groupe à réduire un lourd endettement, proche de 6 milliards d'euros actuellement, et que TUI veut ramener à 4 milliards fin 2003. Il reste également à régler la question des activités énergétiques de Preussag à l'étranger, qui sont, elles aussi, à vendre. TUI a confirmé vendredi qu'il mène actuellement des négociations à ce sujet. Preussag Energie est actif en Tunisie, en Amérique du Sud et en Nouvelle-Zélande, mais ces opérations sont nettement moins importantes que les actifs allemands cédés à GDF, qui n'est d'ailleurs pas intéressé par ces autres activités.
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