La SEC enquête sur la retraite du PDG de General Electric

On peut avoir été le chef d'entreprise le plus adulé de sa génération, être cité en exemple dans les cours de management, et se révéler incapable de régler son divorce dans de bonnes conditions. C'est la triste expérience que vit l'ancien PDG de General Electric, Jack Welch : non seulement les révélations de son ex-épouse l'ont déjà obligé à renoncer aux avantages extravagants que lui avait consentis GE, mais en plus la SEC (équivalent américain de la Commission des opérations de Bourse) vient d'ouvrir une enquête sur l'affaire...General Electric, plus grosse capitalisation boursière de la planète, a annoncé aujourd'hui que la SEC a décidé d'enquêter sur les conditions du contrat octroyé à son ex-PDG, Jack Welch, lors du départ à la retraite de ce dernier. L'enquête pourrait porter notamment sur le fait que, si GE avait bien annoncé publiquement, en son temps, que Welch continuerait à bénéficier de certaines prestations de sa part, l'ampleur de celles-ci et leur coût n'avaient jamais été précisés.Or, les avantages consentis - à vie - par le conglomérat à son légendaire PDG sont pour le moins hors du commun : ils vont de la fourniture d'un somptueux appartement à New York à la prise en charge de domestiques pour ses diverses résidences, en passant par toutes sortes de faux frais (vins, fleurs, télécommunications, etc.).Et ce n'est pas tout : la stature de "quasi chef d'Etat" de Welch est confortée par la mise à sa disposition des différents avions d'affaires, hélicoptères et autres limousines de General Electric, ainsi que de gardes du corps. Le groupe fournit également à Jack Welch des abonnements à des clubs de golf, une loge au Metropolitan Opera de New York et des entrées dans les plus prestigieuses compétitions sportives de la planète. Et comme il faut bien vivre, GE a également prévu de le rémunérer, à raison de 17.000 dollars par jour, pour des prestations de consultant. En plus, bien sûr, de sa retraite normale, évaluée à 9 millions de dollars.C'est la procédure de divorce engagée par son épouse qui a fait apparaître au grand jour tous ces détails, suscitant une multitude de protestations aux Etats-Unis. Car si la carrière de Welch, qui a transformé un petit conglomérat industriel en un groupe géant actif aussi bien dans les moteurs d'avions que dans la télévision et les services financiers, continue à impressionner, elle ne fait plus aujourd'hui l'unanimité. Le groupe a été victime, comme bien d'autres, de la déroute des marchés financiers, ces derniers mois, et les actionnaires, qui s'étaient habitués, du temps de Welch, à une hausse ininterrompue de l'action, ont vu le titre rechuter brutalement. En outre, l'extrême complexité de la comptabilité de ce groupe multiforme est désormais considérée, suite à l'affaire Enron, avec une certaine suspicion. Enfin, l'extrême discrétion qu'avait observée GE sur les conditions offertes à son ex-PDG fait l'objet des plus vives critiques.Tout cela a déjà obligé Jack Welch à faire amende honorable : il vient ainsi d'annoncer qu'il renonçait à la totalité des avantages qui lui avaient été consentis, à l'exception du traditionnel bureau et secrétariat dont les responsables du groupe ont toujours bénéficié pour leur retraite. Ou plus exactement, l'ex-PDG va désormais payer General Electric pour conserver le train de vie auquel il est habitué. Une facture évaluée à 2 ou 2,5 millions de dollars par an.Reste que l'ouverture de l'enquête de la SEC vient donner une dimension supplémentaire à cette affaire dont General Electric, en ces temps de remise à plat des pratiques des entreprises, suite aux scandales en tous genres qui ont secoué Wall Street, se serait bien passé.A New York, l'action General Electric regagne en milieu de journée 1,04% à 27,33 dollars, après avoir perdu 7% à la fin de la semaine dernière.
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