Pour 150 milliards de dollars de moins

Au cours des six premiers mois 2002, 113 entreprises cotées aux Etats-Unis revendiquant près de 150 milliards de dollars d'actifs se sont placées sous la protection de la loi américaine sur les faillites, selon les statistiques de Bankruptcydata.com. Une épidémie qui pourrait bientôt prendre une tout autre ampleur si WorldCom (104 milliards de dollars d'actifs déclarés en mai) venait ajouter son nom à une liste interminable où figurent déjà des noms aussi emblématiques que Global Crossing, Kmart ou encore Adelphia Communications.Adelphia n'est membre de ce club fort peu fréquentable que depuis la semaine dernière, tout comme... la plus importante coopérative agricole des Etats-Unis, Farmland Industries Inc. C'est dire que la faillite n'est pas le seul apanage de l'industrie des télécommunications, même si celle-ci s'évertue à en offrir les exemples les plus retentissants.D'ores et déjà, le rythme des recours au fameux "Chapter 11" apparaît bien plus effréné que celui de l'an dernier. L'année 2001 s'était pourtant terminée avec un total de 255 faillites d'entreprises cotées et le passage sous la protection des tribunaux de quelque 260 milliards de dollars d'actifs, des chiffres représentant déjà le triple d'un record vieux de près de dix ans, rapportait hier l'agence Bloomberg.Le prix à payer pour les excès d'optimisme et d'investissements de la fin des années 90 et les aisances prises avec les normes comptables apparaît ainsi particulièrement élevé. La déconfiture d'un nombre si important de grandes entreprises américaines n'en offre pas moins un reflet paradoxal d'une économie qui, même si toutes les statistiques ne sont pas parfaitement monolithiques et cohérentes, paraît engagée sur la voie d'une reprise durable.Mais les experts expliquent que la courbe des faillites ne s'inverse que bien après l'avènement du retour de la croissance. Les plus pessimistes n'excluent pas que la vague des faillites américaines continue à gonfler pendant dix-huit mois, voire deux ans. Ce qui est une autre façon de dire que les grandes entreprises des Etats-Unis les plus fragiles financièrement et leurs actionnaires n'ont pas fini de souffrir.
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