La vache folle fait s'effondrer l'action Buffalo Grill

C'est un effondrement spectaculaire: l'action de la chaîne de restaurants Buffalo Grill est demeurée incotable mercredi. Avant sa suspension, en début de matinée, le carnet d'ordres pointant vers une chute du cours de... 92%.A l'origine de cette débâcle: la mise en garde à vue de quatre dirigeants du groupe, dont son PDG, dans le cadre de l'enquête judiciaire sur la contamination du nouveau variant humain de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. On a en effet appris mardi soir que Christian Picart, le PDG, son directeur des achats et deux cadres de sa filiale Districoupe, qui fournit l'ensemble des restaurants de la chaîne en viande, ont été placés en garde à vue par la cellule de recherches de la gendarmerie de Paris, agissant sur commission rogatoire de la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy. Ces gardes à vue font suite à des perquisitions et des auditions menées depuis le mois de septembre. L'objet de l'enquête est de déterminer si Buffalo Grill a importé frauduleusement de la viande britannique après l'interdiction édictée en 1996 et ce jusqu'à l'an 2000. Selon les éléments de l'enquête ouverte après le décès de plusieurs personnes, victimes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, deux des personnes en cause mangeaient régulièrement chez Buffalo Grill. En l'état actuel des investigations, il n'est nullement établi pour autant que c'est dans ces restaurants que les victimes ont été contaminées.D'autant que, selon l'avocat des victimes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, aucune d'entre elles n'a pu être contaminée en consommant de la viande après 1996, notamment chez Buffalo Grill. "Les contaminations sont antérieures aux fraudes éventuellement décelées chez le restaurateur", a déclaré Me François Honnorat. Il n'en demeure pas moins que les deux responsables de Districoupe devaient être présentés mercredi soir à la juge d'instruction en vue de leur mise en examen, apparemment au titre d'importations frauduleuses. Il semblerait donc que l'enquête sur la maladie de la vache folle ait fait émerger des pratiques anormales en matière d'achats de viande britannique, sans qu'un lien direct avec les décès existe nécessairement. Ce qui amène maître Honnorat à affirmer que le problème des éventuelles fraudes décelées chez Buffalo Grill aurait dû être examiné séparément de celui des victimes de Creutzfeldt-Jakob. L'avocat de Buffalo Grill, pour sa part, a affirmé qu'il n'y avait pas de preuves matérielles à l'encontre du groupe. Selon lui, l'essentiel des soupçons d'importation frauduleuse de viande britannique pesant sur Buffalo Grill repose sur les témoignages de trois personnes, des anciens employés du groupe de restauration, sans toutefois qu'aucune preuve les étayant n'ait été apportée. "Les faits ne sont pas établis. Il n'y a pas l'ombre d'un élément matériel dans le dossier", a déclaré maître Jean-Pierre Versini-Campichi, interrogé par l'AFP. L'effondrement de l'action, mercredi matin, met en tout cas un terme à un beau parcours: à la clôture de mardi soir, l'action, qui cotait 13,20 euros, affichait une progression de 48% depuis le début de l'année.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.