Incroyable, il paraît que Microsoft gagne de l'argent !

Voici quelques jours, la publication d'informations détaillées sur les résultats de Microsoft a provoqué un véritable tollé parmi les non spécialistes de l'industrie informatique. Il est apparu en effet que l'éditeur de logiciels réalise plus de 85% de marge sur les ventes de ses systèmes d'exploitation Windows et que finalement, il ne se porte pas si bien puisque sur ses sept branches d'activités, quatre perdent de l'argent. La nouvelle a permis aux détracteurs de Microsoft de relancer leurs attaques contre la position dominante de l'éditeur sur le marché des systèmes d'exploitation. Sans prêcher pour la paroisse de Microsoft qui est suffisamment puissant pour se défendre tout seul, il convient cependant de rétablir quelques vérités. D'abord, réaliser de grosses marges sur la vente de logiciels n'est pas exceptionnel, surtout quand il s'agit d'un produit comme Windows dont les coûts ont été largement amortis dans le temps et qui continue à équiper 90% des PC vendus dans le monde. A titre de comparaison, Business Week souligne que Sun, qui développe un système d'exploitation propriétaire, Solaris, engrange plus de 80% de marge sur cette gamme de produits. Par ailleurs, Windows n'est pas la seule vache à lait de Microsoft. La gamme Office (dans laquelle figurent Word et Excel) génère aussi plus de 75% de marge. Enfin, il faut souligner que même à l'intérieur des branches déficitaires, certaines activités restent très profitables. Ainsi, la division grand public perd de l'argent mais seulement parce qu'elle intègre la Xbox, un produit très récent et dont la mise sur le marché a coûté une fortune. Le reste (souris, claviers, logiciels de jeux...) reste extrêmement rentable. Justement, hurlent les détracteurs ! C'est parce qu'il gagne beaucoup (trop) d'argent sur certaines activités que Microsoft peut se permettre d'en perdre (également beaucoup) sur d'autres, jusqu'à cannibaliser le marché. Dans un secteur où les requins sont plus fréquents que les colombes, on peut s'étonner d'un tel discours. Sans contester une envie d'hégémonie à Microsoft, la volonté d'aller sur certains marchés quitte à y perdre de l'argent (comme les PDA ou les consoles de jeux) peut sembler légitime car ces marchés représentent de réelles perspectives de croissance. Microsoft n'est pas le premier à adopter cette stratégie. Ainsi, on oublie que Philips s'est lancé sur le marché du CD-I (et y a perdu une fortune) grâce aux royalties (phénoménales) engrangées sur les CD-audio. Enfin, c'est oublier aussi que Microsoft n'est pas seulement un suiveur résolu à profiter des technologies développées par les autres. Dans les prochains mois, la firme de Bill Gates devrait en effet dépenser plus de cinq milliards de dollars en recherche et développement.
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