L’automobile du futur fait le plein d’hydrogène

Imaginez un véhicule 100% propre ayant définitivement abandonné l'essence pour rouler à l'hydrogène, avec une pile à combustible à la place du moteur à explosion. Un vrai cauchemar pour compagnies pétrolières ! Et pourtant, c'est Georges W. Bush, ferme soutien des pétroliers texans, qui vient d'apporter son appui à cette technologie révolutionnaire. Par la voix de son secrétaire à l'Energie Spencer Abraham, le président américain a annoncé il y a quelques jours la mise en œuvre d'un plan stratégique associant le département à l'Energie aux constructeurs de Detroit pour le développement de la technologie de la pile à combustible adaptée à l'automobile. Ce faisant, Bush peut enterrer discrètement le programme de son prédécesseur Bill Clinton. Beaucoup moins ambitieux du point de vue de la technologie mais d'application plus immédiate, ce dernier visait à améliorer l'efficacité énergétique des véhicules actuels pour qu'ils consomment moins d'essence. Dur à avaler pour l'industrie pétrolière... Le programme « pile à combustible » lui permet de jouer la montre : la production commerciale de voitures propulsées à l'hydrogène n'interviendra pas avant 20 ans.Pourtant, les environnementalistes auraient tort de (trop) faire la grimace : encourager les recherches sur la pile à combustible, c'est lutter efficacement contre la pollution automobile même s'il faut attendre un peu. En quoi consiste donc cette technologie, inventée au XIXème siècle par le britannique William Robert Grove ? Tout simplement à inverser le processus de l'électrolyse de l'eau. C'est-à-dire à injecter de l'hydrogène dans une cellule électrochimique où il se mélange à l'oxygène de l'air. On obtient, à la sortie de la pile, du courant électrique et de l'eau. Cette nouvelle source d'énergie sans émission polluante, qui libèrera les pays occidentaux de leur dépendance vis-à-vis du pétrole importé, est susceptible de multiples usages : propulsion de sous-marins, chauffage d'immeubles, batteries pour téléphones portables ou encore automobile. L'industrie automobile, désireuse de prendre les critiques à revers dans le grand débat sur pollution et effet de serre, a déjà engagé des recherches dans ce domaine. Parmi les différentes solutions techniques existantes, la pile à membrane échangeuse de protons (ou PEMFC) focalise l'attention des constructeurs. Pour une puissance de quelques dizaines de kilowatts, elle fonctionne à basse température, ce qui rend possible son industrialisation. C'est la voie choisie par l'alliance PSA, Renault, Air Liquide, Nuvera et Solvay pour leur prototype Hydro-Gen, capable de rouler à 100 km/heure pour une autonomie de 600 km. Aux Etats-Unis, General Motors vient de présenter son « Autonomy », un véhicule à l'allure futuriste constitué de deux parties emboîtées. Selon le vice-président de GM en charge de la recherche, «avant 10 ans, il y aura des centaines de milliers de voitures à pile sur les routes américaines ».Retrouvez l'actualité technologique tous les mercredis dans « La Tribune de l'Innovation », édition papier.
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