La souris espagnole et l'éléphant français

Est-ce permis ? Est-ce interdit ? Voilà des dizaines d'années, depuis la création virtuelle de l'Ecu puis de l'euro dont le franc n'était devenu qu'une subdivision, que les juristes s'étripent en France sur le sujet. Même au ministère des Finances, les avis sont partagés. D'autant que jusqu'à maintenant, le sujet était lié à celui, encore plus explosif, de la gratuité des chèques.En mettant les pieds dans le plat, CaixaBank France est accusé à mot couvert de rompre l'accord informel de place qui renvoyait l'offensive contre le système très français du "ni-ni" - ni rémunération des dépôts, ni paiement des chèques - après les prochaines élections présidentielles et législatives pour éviter les parasitages politiques si fréquents sur le sujet.On peut pourtant s'étonner, comme l'affirme un proche du dossier, de voir les autorités bancaires françaises tenter d' "abattre une mouche avec un bazooka". Car CaixaBank France pèse très peu dans l'Hexagone avec ses 70.000 clients, ses 48 agences et ses 320 salariés. Pourquoi l'éléphant bancaire tricolore a-t-il peur de la petite souris venue d'Espagne ? Au risque de se retrouver pris dans une polémique qui va intéresser de près Bruxelles, qui faisait déjà pression pour que Paris se mette au diapason de ses voisins européens en matière de rémunération des dépôts.Mais il est vrai que cette inquiétude française est peut-être liée au fait que la petite souris ibérique est la fille de l'éléphant bancaire espagnol CaixaBank qui nourrit, depuis Barcelone, quelques ambitions européennes...
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