Lancé à la mi-mars, le quotidien gratuit 20 Minutes revendique aujourd'hui 967.000 lecteurs quotidiens pour 450.000 exemplaires diffusés. Le journal, qui s'appuie sur les chiffres d'une enquête Ipsos, affirme s'être assuré en 4 mois le leadership du secteur des gratuits devant Métro, qu'il devance de 171.000 lecteurs. 20 Minutes touche 11% des 8.851.000 Franciliens de plus de 15 ans. De quoi séduire, espère le quotidien, les marchés publicitaires.Dressant ce matin au cours d'une conférence de presse un premier bilan de son lancement à Paris, 20 Minutes a également publié une étude réalisée par Eliane Mikowski Consultants. Il en ressort que Parisiens et banlieusards ont établi un lien affectif avec le gratuit, notamment au travers des colporteurs qui distribuent le journal, considéré comme concis et objectif. Nouveau rendez-vous du prime-time matinal, 20 Minutes a su séduire ceux qui ne lisaient pas la presse avant les gratuits.En juin dernier, 20 Minutes a demandé à Ipsos de réaliser une étude sur son audience selon les mêmes critères que EUROPQN (Étude et Unité de Recherches de la Presse Quotidienne Nationale réalisée par Ipsos et qui mesure l'audience des titres de presse quotidienne nationale). La photo du lectorat montre qu'il est à la fois jeune, urbain et actif (57% de moins de 35 ans et 76% d'actifs). Une cible qui devrait intéresser les publicitaires.Autre surprise, et contrairement aux craintes de certains autres journaux, il semblerait que 20 Minutes se soit créé un lectorat de toutes pièces sans prendre trop de lecteurs à la presse traditionnelle. Par exemple, parmi les lecteurs du gratuit âgé de 15 à 34 ans, 15% lisent le Monde et seulement 6% Libération. Et a priori, ils n'ont pas remplacé ces grands titres nationaux par le nouveau quotidien francilien.Selon Laurence Bridier, responsable marketing de 20 Minutes, le titre peut espérer développer ses ventes publicitaires dans les secteurs de l'alimentation, de la boisson ainsi que des produits de beauté grâce à son lectorat composé à 45% de femmes. De plus, les perspectives d'expansion du journal sont bonnes. Les Franciliens consomment plus de radio et d'Internet que de journaux. Et le potentiel de non-lecteurs (4,7 millions de personnes) est principalement composé de jeunes, d'actifs et de femmes. En un mot, le coeur de cible de 20 Minutes.20 Minutes convoite donc une part importante du marché publicitaire francilien, estimé à pas moins de 7 milliards d'euros. Le groupe s'est donné trois ans pour rentabiliser son investissement. La société 20 Minutes France SAS, dotée d'un capital de 35 millions d'euros, compte imiter le succès de ses consoeurs européennes de Zurich, Bâle, Berne, Madrid et Barcelone. Aujourd'hui, le gratuit franco-norvégien semble sorti des difficultés provoquées à ses débuts par l'hostilité des ouvriers du Livre CGT envers les quotidiens gratuits. Une hostilité qui s'était traduite par des affrontements parfois violents lors de la distribution de 20 Minutes, les premières semaines. Francis Jaluzot, président du journal, affirme être sur le point de signer un contrat avec Le Monde pour imprimer au moins partiellement son titre. Une certaine forme de reconnaissance pour le dernier né de la presse gratuite.

latribune.fr

20 Oct 2008, 4:00

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