Révolution de garage dans le haut-débit ?

Un duo d'ingénieurs californiens prétend en effet avoir mis au point un procédé qui placerait la fameuse technologie Wi-Fi - la hi-fi de la transmission sans fil - à la portée de toutes les bourses. L'appareil en question, baptisé, comme la société qui le commercialise, Etherlinx, est en fait un minuscule amplificateur d'antenne qui peut être fixé à l'extérieur du domicile de l'utilisateur. Il communique avec une antenne centrale qui convertit les signaux Wi-Fi - ou norme 802.11b - en un code spécial et autorise ainsi leur réception à domicile sur des distances considérables : dans les trente kilomètres jusqu'à présent, une prouesse qui a de quoi rendre théoriquement obsolète tous les systèmes câblés ou l'ADSL. "Nous travaillons depuis des années sur ce système parce que nous avons un but et un seul : mettre le haut-débit à la portée de tous. Nous sommes des drogués du haut-débit", assurent John Furier et Layne Holt, les deux ingénieurs installés à Cupertino en Californie qui, dans le garage de leur maison, ont inventé le procédé. Pour l'instant, on est plutôt loin de ce rêve démocratique... Selon un rapport de la Federal Communications Commission, 7% des foyers américains seulement sont équipés de connections à haut-débit (par câble ou ADSL), principalement parce que les abonnements sont d'un prix trop élevé. John Furier et Layne Holt pensent que leur invention pourrait être commercialisée autour de 150 dollars et reviendrait beaucoup moins cher que les procédés traditionnels. Les deux compères visent non seulement à mettre un terme au monopole des compagnies téléphoniques et câblées, mais ils espèrent aussi que leur procédé éliminera la congestion causée par le nombre croissant de réseaux Wi-Fi plus ou moins clandestins. Beaucoup de chemin reste toutefois à faire. Créée il y a un an, Etherlinx n'a jamais réussi à attirer beaucoup d'investisseurs - ceux-ci se méfient des "start-up" depuis l'éclatement de la "bulle" high-tech - et la compagnie n'a pas plus de 200.000 dollars de capital. En outre, des concurrents redoutables comme Nokia, qui ont pignon sur rue dans la Silicon Valley, cherchent à développer des technologies similaires à celles d'Etherlinx. Mais malgré ces obstacles, John Furier et Layne Holt ont installé une antenne au sommet d'un immeuble de Campbell, tout près de leur laboratoire, et se sont déjà constitué une clientèle locale. Le résultat ne s'est pas fait attendre : des responsables d'entreprises, qui voient dans des connections à faible débit un obstacle à leur développement, et des agences gouvernementales ont entamé des pourparlers avec Etherlinx. Dans leur quartier, on surnomme déjà John Furier et Layne Holt les "nouveaux" Steve Jobs et Stephen Wozniak de la Silicon Valley. Et non sans raison ni espoir : le garage où bricolent depuis des années les deux ingénieurs se trouve à seulement six pâtés de maisons de celui où, il y a 26 ans, a été conçu le premier ordinateur Apple.
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