Infineon ne voit pas de signe clair de reprise du marché

Le groupe allemand Infineon, numéro deux européen des semi-conducteurs, a enregistré pour le premier trimestre de son exercice 2001/2002 se terminant fin décembre, une perte d'exploitation (EBIT) de 564 millions d'euros, en forte baisse par rapport aux 882 millions de pertes du trimestre précédent. En ligne avec les attentes des analystes, ce chiffre est néanmoins très inférieur au bénéfice de 446 millions d'euros engrangé un an auparavant. Les analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une perte de 556 millions d'euros. La perte nette d'Infineon s'est élevée à 331 millions d'euros sur la période octobre-décembre, en baisse de 36% par rapport au dernier trimestre de l'exercice précédent. Les ventes du groupe sont tombées à 1,03 milliard d'euros, contre 1,085 milliard au trimestre précédent (-5%) et 1,658 milliards un an plus tôt (-38%). Pour le groupe allemand, la réduction des pertes d'exploitation au dernier trimestre reflète une demande plus soutenue et une remontée des prix des semi-conducteurs. Infineon souligne en particulier l'amélioration des activités de fabrication de mémoires, dont les pertes avant intérêts et impôts sont tombées à 371 millions d'euros à fin décembre, contre 522 millions au trimestre précédent. Pour autant, Infineon souligne qu'il n'y a pas encore de signe clair de reprise du marché. Les perspectives des six mois à venir demeurent incertaines et dépendront de "l'ampleur et de la durée du ralentissement de l'économie mondiale, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis", explique le groupe dans un communiqué. Infineon table donc sur un maintien des pressions sur les prix dans la plupart de ses marchés, pressions qui ont fortement contribué à la dégradation de ses résultats financiers depuis un an. Ainsi, l'ex-filiale de Siemens note que, malgré la remontée des prix mondiaux des mémoires DRAM depuis novembre, les cours restent inférieurs aux coûts de production.Infineon s'inscrit ainsi dans la continuité d'Intel qui, la semaine dernière, a fait preuve de la plus grande prudence quant à ses perspectives d'activité. Ne percevant pas encore de signes clairs de reprise au niveau macro-économique, le fabricant américain table au mieux sur une stabilité de ses ventes pour le premier trimestre 2002 et s'est bien gardé de délivrer des prévisions pour l'ensemble de l'exercice (voir ci-contre). Pour Infineon, l'exercice en cours devrait donc s'achever une nouvelle fois dans le rouge, même si les pertes devraient être réduites au deuxième trimestre par rapport au premier. Autre point faible pour Infineon : son incapacité, jusqu'à présent, à jouer un rôle actif dans la consolidation du marché mondial des mémoires. Un processus jugé indispensable à l'assainissement du secteur, et qui a déjà vu l'américain Micron se rapprocher du sud-coréen Hynix et racheter au japonais Toshiba ses activités dans les mémoires aux Etats-Unis. Infineon, qui a tenté en vain de se rapprocher de Toshiba, doit se contenter aujourd'hui d'annoncer qu'il discute avec plusieurs fabricants de semi-conducteurs en vue de coopérations éventuelles, mais qu'il n'est engagé dans aucune négociation concrète.Peu avant 11 heures à la Bourse de Francfort, l'action Infineon cédait 4,4% à 22,37 euros, accentuant ses pertes par rapport au début de la séance après les déclarations d'Ulrich Schumacher, le président du directoire du groupe, qui n'exclut pas un nouvel appel au marché si les conditions sont favorables, après l'émission obligataire d'un milliard d'euros lancée au début du mois.latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.