La France à la traîne des fusions-acquisitions en Europe

C'est dans l'industrie allemande et les services financiers au Royaume-Uni et en Allemagne que l'on devrait voir cette année la plus grosse activité de fusions-acquisitions en Europe. En revanche, le secteur des télécommunications ne devrait pas atteindre les sommets que les oracles avaient prédits il y a moins d'un an: c'est ce que montre le "mergermarket heat chart", un tableau compilé grâce à une base de données complète de rapports sur les entreprises européennes qui cherchent à acheter ou à vendre d'autres sociétés pour une valeur égale ou supérieure à 15 millions d'euros. Ces données apparaissent dans les principales publications économiques des pays européens et sont également basées sur les notes d'analystes financiers, les communiqués de presse et les publications de résultats des entreprises, ainsi que sur les analyses propres à Mergermarket.Les services financiers et le secteur de l'énergie et des services aux collectivités, qui ont largement dominé les opérations de fusions-acquisitions l'année dernière, risquent de jouer encore un rôle très actif en 2002. Beaucoup d'observateurs ont anticipé des opérations trans-nationales entre groupes bancaires proéminents mais jusqu'à présent, la plupart des transactions dans le secteur ont eu lieu entre institutions nationales, voire régionales. Cependant, en dehors du Royaume-Uni et de l'Allemagne, la finance ne devra pas connaître une grande activité dans les fusion-acquisitions, selon le "heat chart".Bien évidemment, la Grande-Bretagne a dominé le marché en 2001 et devrait continuer à faire de même en 2002, confirmant son statut de région la plus active pour les fusions-acquisitions. Ce pays a non seulement la plus grande proportion d'entreprises cotées en Bourse, mais a aussi initié le processus de privatisation dix ans avant les autres pays européens. C'est pourquoi il est entré maintenant en "phase trois" du marché des fusions-acquisitions, à savoir la vente d'actifs non-stratégiques mineurs suite à une restructuration ou le rachat d'entreprises complémentaires du coeur de cible de l'activité.En Allemagne, l'activité des fusions-acquisitions devrait continuer à rattraper son retard sur la Grande-Bretagne, bien aidée par la réduction de l'impôt sur les plus-values pour les entreprises qui cèdent leurs actifs, entrée en vigueur au 1er janvier 2002. L'Allemagne se situe, elle, dans la phase deux des fusions-acquisitions, définie par la restructuration des grands conglomérats pour former des groupes industriels spécialisés.Quant à la France, elle vient en troisième position derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne. C'est dans le secteur des biens industriels et des services financiers que les fusions et acquisitions devraient être les plus nombreuses. Viendront ensuite les secteurs des services aux entreprises, des biens de consommation et des médias. Toutefois, si l'on pondère le volume des opérations attendues en 2002 par le PIB respectif des pays, la France descend en cinquième position derrière le Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) et les pays nordiques (Suède, Norvège, Danemark et Finlande).Les élections présidentielle et législatives de 2002 sont une des raisons avancées pour expliquer cette piètre performance: en effet, bon nombre d'opérations ont été reportées à l'après élections, d'autant que le gouvernement joue en France un rôle important de régulateur dans les fusions-acquisitions.
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