DaimlerChrysler toujours très prudent pour 2002

Le constructeur automobile DaimlerChrysler table sur un chiffre d'affaires de 142 milliards d'euros en 2002, soit une baisse de 7,19% par rapport aux 153 milliards de l'an dernier, a-t-il indiqué mercredi. Cette baisse est "principalement due à des perspectives défavorables sur le marché, qui affecteront surtout Chrysler et la division utilitaires", a expliqué le groupe dans un communiqué. Confirmant les graves difficultés que traverse sa filiale américaine, DaimlerChrysler précise que Chrysler ne retournera à l'équilibre en 2002 qu'à condition de renforcer le plan de restructuration en cours. Frappé de plein fouet par le ralentissement de l'économie américaine et l'effet des attentats du 11 septembre, Chrysler a enregistré l'année dernière une perte opérationnelle de 2,18 milliards d'euros, contre un bénéfice de 531 milllions un an plus tôt.Du côté de Mercédès, le résultat opérationnel 2001 s'est élevé à 2,961 milliards d'euros, contre 2,874 milliards en 2000. Le groupe a passé une charge exceptionnelle de 2,7 milliards d'euros pour faire face à son plan de restructuration. Pour l'exercice en cours, le groupe allemand renouvelle sa prévision d'un résultat opérationnel "largement supérieur au double" de celui de 2001. Ce qui correspondrait à 2,7 milliards d'euros au moins. Voici un an, DaimlerChrysler tablait sur beaucoup plus, évoquant un chiffre compris entre 5,5 et 6,5 milliards. Un objectif qui n'est pas abandonné, toutefois: dans son communiqué, le constructeur automobile affirme qu'il réalisera "des résultats similaires à ceux envisagés il y a un an, mais un petit peu plus tard que prévu".Les investisseurs attendaient avec impatience le détail des prévisions de DaimlerChrysler pour 2002. La révision à la baisse des prévisions, au début du mois, avait créé un froid, entraînant depuis une chute de plus de 10 % du titre. En fin de séance, le titre regagne 1,47%, à 41,35 euros. "Depuis la publication des chiffres provisoires, le marché se demande si Chrysler va vraiment réussir à atteindre l'équilibre cette année", explique Georg Stützer, qui suit la valeur pour HypoVereinsBank. Son président, Dieter Zetsche, a indiqué récemment qu'il visait cet équilibre alors que le président de Daimler-Chrysler, Jürgen Schrempp, croit visiblement toujours à un résultat positif. Mais depuis que le constructeur américain a dû se relancer dans le jeu des remises pour suivre la concurrence alors qu'il l'avait exclu encore début janvier, les analystes doutent.Christian Breitsprecher, de la Deutsche Bank, table pour 2002 sur une perte d'exploitation de 900 millions d'euros après 2,3 milliards estimés pour 2001. Puisque la prévision initiale du groupe se basait sur un retour à l'équilibre, l'avertissement de début février ne peut s'expliquer que par une situation plus défavorable sur le marché américain, estime-t-il. Le manque à gagner pourrait aussi provenir des autres activités à problème, les camions notamment et surtout Freightliner, la filiale américaine qui restera encore dans le rouge, voire de Mitsubishi dont il détient 37 % du capital.Des perspectives qui ne troublent pas Jürgen Schrempp. Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Focus, il confirme qu'il ne voit aucune raison à changer sa stratégie. Ses objectifs sont toujours valables, même si leur réalisation prendra plus de temps que prévu. latribune.fr avec Bénédicte de Peretti, à Munich
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