Résultats en trompe l'oeil pour Sanofi-Synthélabo

Le marché attendait, comme il en a l'habitude avec Sanofi-Synthélabo, des comptes semestriels solides. Il semble que le résultat ne soit pas à la hauteur des espérances.Pourtant, le groupe a délivré des chiffres apparemment en ligne avec les attentes. A 830 millions d'euros, le résultat net part du groupe a gagné 23,7%, alors que le marché ne tablait en moyenne que sur un bénéfice de 825 millions d'euros. Même chose du côté du résultat avant exceptionnels et écarts d'acquisition. Il atteint 828 millions (+28,8%), contre 829 millions d'euros attendus.En ce qui concerne le bénéfice net par action, la progression est similaire : avant éléments exceptionnels et écarts d'acquisition, elle s'établit à 28,4% sur les six premiers mois de 2002, à 1,13 euro, contre 0,88 euro sur la même période de 2001. Les investisseurs auraient également pu s'attacher aux prévisions maintenus par le groupe. Il vise "sauf événements adverses majeurs, une croissance du résultat net part du groupe avant éléments exceptionnels et amortissements des écarts d'acquisition supérieure à 25% sur l'année 2002", affirme le communiqué. Mais ce sont de tout autres éléments qui ont retenu l'attention des opérateurs. D'une part, ils ont pu être déçus par les perspectives en termes d'activité. Sanofi-Synthélabo, qui avait déjà annoncé une hausse de son chiffre d'affaires de 16,5% au premier semestre, craint en effet une croissance plus faible sur la fin de l'année, "essentiellement à cause du ralentissement de la croissance des grands marchés pharmaceutiques", a déclaré lundi matin sa directrice financière Marie-Hélène Laimay.Surtout, les investisseurs ont relevé que le résultat net avait bénéficié de la baisse du taux d'imposition et que le résultat opérationnel n'était pas au niveau attendu. Il a atteint 1,23 milliard d'euros (+26,5%) là où le marché espérait un chiffre de 1,32 milliard.En termes géographiques, les Etats-Unis représentaient 43% du résultat opérationnel consolidé, hors frais non affectés, à la fin de juin dernier, contre 38% au premier semestre 2001 et l'Europe représente 44% contre 47% au premier semestre 2001, précise le communiqué du groupe.Les frais de recherche et développement ont augmenté de 18% par rapport au premier semestre 2001, à 587 millions d'euros, et représentent désormais 16% du chiffre d'affaires. "Cette accélération, précise le groupe, provient pour l'essentiel des grands programmes d'essais cliniques en cours tant sur les produits déjà commercialisés que sur les nouvelles molécules en phase III de développement (rimonabant, dronédarone, tirapazamine), ainsi que des accords de collaboration signés avec les sociétés IDM et Cephalon".Pour l'heure, les investisseurs se montrent donc quelque peu déçus et le titre perd 9,73% en fin de journée, à 55,20 euros. Un repli qui porte ses pertes annuelles à près de 35%. Depuis le printemps, le groupe a notamment été pénalisé par la question du brevet de son anticoagulant, le Plavix, dont un laboratoire canadien conteste la validité après 2004. La procédure pourrait être longue et selon certains professionnels, le titre ne pourra véritablement repartir de l'avant que lorsqu'il y aura un peu plus de visibilité sur le portefeuille de produits. Lors d'une réunion d'analystes, le président du groupe, Jean-François Dehecq, a simplement indiqué à propos du Plavix que "la totalité des effets de déstockages a porté sur le premier semestre. Il n'y aura pas de nouvel effet sur le second semestre".
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