Le patron de La Poste bientôt remercié

Le gouvernement envisage bien de mettre fin au mandat du président de La Poste Martin Vial, affirme mercredi après-midi l'AFP, citant des "sources gouvernementales". Une opération qui pourrait intervenir, précise l'agence, "à la fin de la semaine prochaine". Cette information vient confirmer les rumeurs qui circulaient ces derniers jours sur l'imminence de changements à la tête des entreprises publiques (lire ci-contre).Parmi les différents patrons de groupes publics menacés, Martin Vial apparaissait de fait en première ligne. Le nom de son remplaçant possible circulait même ces derniers jours: il s'agirait de Jean-Paul Bailly, actuellement à la tête de la RATP. Le reproche le plus important formulé par le gouvernement envers Martin Vial, patron classé à gauche, tient à sa politique sociale, et tout particulièrement à sa gestion de la mise en place des 35 heures. Une opération qui a coûté 350 millions d'euros à l'établissement, en raison de ses effectifs considérables: 325.000 salariés. La réduction du temps de travail s'est traduite par la création de 12.000 emplois supplémentaires. Mais La Poste n'a reçu aucune aide à cette occasion. Le successeur de Martin Vial devra donc élaborer une nouvelle politique sociale, dans un contexte rendu difficile par la vigilance traditionnelle des syndicats de la maison. Autre défi à relever: l'ouverture du marché postal à la concurrence. Ses critiques reprochent à Martin Vial de n'avoir pas suffisamment préparé le groupe à cette nouvelle donne, alors que la prochaine étape fixée par Bruxelles interviendra dès 2003. A quoi l'actuel patron de l'établissement peut répondre que ce dernier a fortement accentué sa présence à l'international ces dernières années, tant dans ses activités courrier que dans celles de la messagerie. Autre reproche adressé au patron de La Poste: la détérioration de ses résultats financiers. Les comptes de l'établissement se sont affichés en rouge l'année dernière, pour la première fois depuis 1996. En 2001, La Poste a ainsi accusé une perte nette, part du groupe, de 95 millions d'euros, après un bénéfice net de 139,2 millions d'euros un an plus tôt. Autre grand chantier pour le successeur de Martin Vial: la négociation d'un nouveau contrat de plan avec l'Etat, qui doit entrer en vigueur dès le début 2003. L'occasion de remettre à plat le maintien par La Poste d'un réseau de 17.000 bureaux sur le territoire et son coût. D'autant que le gouvernement vient de refuser d'augmenter le prix du timbre, pourtant l'un des moins chers d'Europe. Outre Martin Vial, les noms d'Anne Lauvergeon, présidente d'Areva, et de Michel Bon, PDG de France Télécom, figurent parmi les plus menacés.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.