Michael Capellas, pompier de service

Ainsi donc, c'est le président d'HP et ancien PDG de Compaq qui va diriger WorldCom. Si la nouvelle en a surpris plus d'un, elle est toute à la gloire de Michael Capellas qui, malgré son aura modeste (il est loin d'avoir le charisme d'un Steve Jobs ou la personnalité d'une Carly Fiorina), a réussi en quelques années à se hisser au sommet de l'industrie technologique. Déjà, Michael Capellas avait étonné en 1999 quand il avait pris les rênes de Compaq. A l'époque, la société était encore en croissance mais marquait des signes d'essoufflement en raison de la difficile absorption de Digital et de la direction mégalomaniaque d'une de ses grandes figures, Eckhard Pfeiffer. Viré par son conseil d'administration, ce dernier avait dû céder la place à l'un des dirigeants de son équipe, Michael Capellas, dont la difficile tâche fut de rassurer les marchés et de trouver les synergies pour les nouveaux enjeux de la décennie. Le résultat ne fut peut être pas celui qu'escomptaient les actionnaires de Compaq, puisque la société texane a finalement été rachetée par HP. Néanmoins pendant ces trois années, Capellas a su se faire apprécier par le marché à tel point que certains analystes comme ceux de Merrill Lynch n'hésitent pas à affirmer que son départ est une petite catastrophe pour HP car "nous doutons que Carly Fiorina soit capable de diriger toute seule la société". Et Merrill Lynch n'hésite pas à revoir à la baisse son opinion sur le constructeur américain. Mais Michael Capellas avait-il le choix ? S'il avait vraiment un rôle opérationnel dans la nouvelle entité (ce qui est suffisamment rare, quand on est le patron d'une entreprise rachetée, pour être souligné), aurait-il pu rester longtemps le numéro deux, l'homme que l'on voit mais qui au final ne décide de rien ? Difficile de l'imaginer, surtout que lui même a affirmé récemment dans une interview que "lorsque vous avez été PDG une fois, vous l'avez dans le sang". Par ailleurs, les conditions financières entourant son départ ont été suffisamment attractives pour le décider. Outre les émoluments proposés par WorldCom, Capellas va en effet profiter d'une clause signée au moment du rachat de Compaq stipulant qu'il toucherait 14,4 millions de dollars s'il partait avant mai 2003. Des conditions qui pousseraient plus d'un manager à accepter d'aller sauver une entreprise en faillite !
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