AstraZeneca remporte une victoire contre les médicaments génériques

C'est une bonne nouvelle pour les grands groupes pharmaceutiques confrontés à la menace des médicaments génériques: un juge américain a décidé vendredi soir que trois des quatre sociétés qui voulaient diffuser une version générique du Prilosec, un médicament vedette du groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca, étaient en infraction avec la loi.Selon la Cour de New York, les projets des sociétés Andrx, Genpharm et Cheminor portaient atteinte aux brevets du Prisolec (appelé aussi Losec). Cet anti-ulcéreux fut en son temps le médicament le plus vendu au monde et constitue toujours une ressource importante pour AstraZeneca. A l'inverse, un quatrième laboratoire, Kudco, filiale de l'allemand Schwarz Pharma, a été accepté par le tribunal comme ne portant pas atteinte au brevet du Prisolec. Un aspect du jugement sur lequel AstraZeneca étudie d'ailleurs la possibilité de faire appel. Cette décision du tribunal a pris l'industrie pharmaceutique par surprise, tant il était attendu que les quatre projets de génériques soient acceptés. Du coup, l'action AstraZenaca est poussée fortement à la hausse. En clôture, à Londres, le titre affiche une hausse de plus de 13% à 23,40 livres. Les autres groupes pharmaceutiques profitent également de ce jugement. GlaxoSmithKline gagne ainsi 1,92% à 13,28 livres, tandis que Sanofi-Synthélabo gagne à la clôture 2,36% à 60,80 euros, et enregistre les plus forts volumes de transactions de la Bourse de Paris.Car ce jugement américain a une portée générale pour l'industrie pharmaceutique. Dans le cas d'AstraZenaca, il signifie que le groupe aura de plus de temps que prévu pour gérer le remplacement du Prisolec, dont les ventes, l'année dernière, ont encore représenté 3,7 milliards de dollars aux Etats-Unis, par son nouveau anti-ulcéreux, le Nexium. Mais plus généralement, le jugement marque une défaite pour l'industrie des génériques, qui constitue une grave menace pour les intérêts des grands laboratoires. Le générique est un médicament rigoureusement identique à un médicament d'origine, que certains laboratoires commercialisent quand les brevets de ce dernier sont arrivés à expiration. Les génériques, qui n'ont à supporter ni les coûts de recherche, ni ceux de marketing du médicament original, sont vendus beaucoup moins cher. Si bien que, en France par exemple, le gouvernement entend promouvoir fortement l'utilisation de ces médicaments à partir de l'année prochaine, dans le cadre du plan de redressement des comptes de la Sécurité Sociale, en ne remboursant plus les "familles" de médicaments identiques que sur la base du prix de leur générique.L'enjeu est tel, pour les laboratoires, que les modalités pratiques de mise sur le marché de génériques donnent de plus en plus souvent lieu à des procès d'envergure. C'est le cas, par exemple, pour Sanofi-Synthélabo, qui est engagé aux Etats-Unis dans un procès complexe concernant le brevet du Plavix, l'un de ses produits phares.Ces derniers temps, les jugments allaient fréquemment dans le sens des fabricants de génériques. D'où le soulagement, pour les grands groupes, que constitue la décision en faveur d'AstraZeneca.
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