Goldman Sachs sourit, Lehman Brothers pleure

Les temps sont décidément bien durs pour les banques d'affaires, mais certaines s'en sortent mieux que d'autres. Lehman Brothers vient ainsi d'annoncer une chute de 37% de son bénéfice net pour son troisième trimestre 2002 (à fin août), tandis qu'à l'inverse, Goldman Sachs réussit à afficher un résultat en hausse de 12% sur la même période.Les résultats des "investment banks" américaines, qui se succèdent, confirment que la tourmente des marchés financiers et le quasi-gel des opérations financières (émissions de titres, fusions-acquisitions) qui en résulte les frappent de plein fouet. La semaine dernière, ainsi, Morgan Stanley avait annoncé une chute de 17% de son bénéfice trimestriel (lire ci-contre).Les chiffres publiés aujourd'hui par Lehman Brothers vont dans le même sens. La banque d'affaires américaine a vu son bénéfice net tomber de 37%, à 194 millions de dollars, au troisième trimestre de son exercice 2002 par rapport à la même période de l'an dernier. Le bénéfice par action s'est établi à 70 cents contre 1,14 dollar un an plus tôt. Un chiffre très décevant par rapport aux attentes des analystes, qui espéraient 85 cents, selon l'agence spécialisée First Call. Ces résultats "reflètent les très difficiles conditions de marché que continue à affronter notre profession", a expliqué le directeur général de Lehman, Richard Fuld. Selon certaines estimations, en effet, le volume des émissions de titres est en baisse de 23,8% cette année par rapport à 2001. Dans ces conditions, le chiffre d'affaires de Lehman a reculé de 17% sur le trimestre. Et dans certains secteurs d'activité, c'est un véritable effondrement qui a été observé. Les résultats du trading sur titres ont ainsi chuté de 63%...Ces conditions ayant affecté tous les établissements de Wall Street, la performance affichée par Goldman Sachs n'en est que plus remarquable. La banque d'affaires a en effet réussi à afficher une progression de son bénéfice net de 12%, à 522 millions de dollars, pour le troisième trimestre 2002. Son bénéfice par action est ressorti à 1 dollar contre 87 cents un an plus tôt. Goldman Sachs s'est même offert le luxe de dépasser - tout juste - les attentes des analystes, qui prévoyaient un bénéfice par action de 99 cents. C'est grâce à ses activités dans les obligations, les devises et les matières premières que Goldman a pu afficher ce résultat, intervenu alors même que le produit net bancaire reculait de 5%, précise l'établissement dans son communiqué. La division obligations, changes et matières premières a vu son produit net bancaire augmenter de 19% à 1,31 milliard de dollars, tandis que les opérations pour compte propre ont progressé de 21% à 1,49 milliard de dollarsEn revanche, les opérations de banque d'investissement de Goldman ont souffert tout comme celles de ses concurrents, avec un produit net bancaire en chute de 41%. De même, les activités "actions" ont vu leur PNB tomber de 51%.Une conjoncture aussi morose se répercute bien sûr sur les effectifs des firmes de Wall Street. Goldman a réduit de 12% en un an ses équipes, tombées à 20.647 personnes à la fin du trimestre. Lehman, pour sa part, a tenu ce mardi à démentir les rumeurs selon lesquelles il s'apprêtait à sabrer dans ses effectifs. Dans les deux établissements, en tout cas, on se montre très prudent quant aux perspectives d'activité pour le trimestre en cours.
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