Le CeBIT 2002 clame son "optimisme raisonné"

Le CeBIT 2002 a enfin ouvert ses portes mercredi. Enfin, car ce moment était très attendu par les exposants comme par les visiteurs. Cette édition 2002 intervient en effet dans un contexte macro-économique particulièrement incertain, entre la fin du ralentissement économique mondial et les timides signes de reprise. Une incertitude qui se ressent dans les déclarations diverses qui ont accompagné l'ouverture de cette manifestation, qui reste la plus grande en matière d'électronique, de télécommunications, d'informatique et de technologies de l'information en général.D'un côté, ainsi, on affiche clairement un volontarisme pour stimuler les comportements positifs, de l'autre on reste très prudent quant aux activités mêmes de l'industrie. Si le chancelier allemand Gerhard Schröder s'est montré enthousiaste et le PDG de Microsoft Steve Ballmer lyrique lors de leurs allocutions d'inauguration, les exposants ont adopté un mot clé unique et servi à l'envie à tous ceux qui essaient de faire des projections sur l'état de santé de l'économie de l'ère de l'information : "l'optimisme raisonné" et sa variante "nous sommes raisonnablement optimistes pour les mois à venir". Les premiers visiteurs du CeBIT 2002 ont confirmé cette tendance. Très nombreux à parcourir les 27 halls d'exposition dès l'ouverture, ils ne se bousculaient cependant pas sur les stands. Leur attitude a également bien évolué. Plus question de se jeter sur la moindre présentation de produits : l'approche est plus timide. On observe, on teste du regard et, par quelques questions, on déclare son intérêt pour en savoir plus sur une application, un produit, une solution, une technologie, etc..Pour minimiser les risques de mauvaise surprise, certains ont même tendance à volontairement occulter 2002 pour parler de "reprise pas avant courant 2003". Le traumatisme des promesses fracassantes et fabuleuses non tenues des vingt-quatre derniers mois n'est pas encore totalement effacé.Ce qui frappe également lors des visites de stands, c'est le sérieux avec lequel les exposants effectuent leurs présentations. On revient là aussi à un certain nombre de fondamentaux, imposés par une règle devenue d'or dans l'industrie des technologies de l'information : le retour sur investissement. Dit autrement, une technologie est une bonne technologie si elle amène un réel plus à l'utilisateur (productivité des collaborateurs, gain de temps pour la fabrication d'un produit, etc.) à un coût supportable par l'entreprise. Les premiers ateliers de travail et conférences de presse ont également confirmé une certaine maturité dans le cycle d'adoption des nouvelles technologies développées depuis quelques années. Face à la multiplicité des technologies de base, des langages informatiques, des applications possibles, des plates-formes de support, et bien souvent en l'absence de standard, plus question de développer ou de créer à tout va de nouvelles technologies. L'heure est à l'intégration dans les systèmes d'information existants et à la convergence entre les matériels. Il est aussi question d'utiliser les techniques pour ce qu'elles savent faire et non plus pour les imposer partout où on peut le faire sans se préoccuper de leur bien fondé et de leur adéquation avec le but recherché.On en saura un peu plus sur ces nouvelles tendances à la prudence et au réalisme dimanche 17 mars, quand se tiendra la conférence de presse permettant de dresser un premier bilan sur la fréquentation par les visiteurs, sur le nombre d'exposants et sur les enseignements de ce CeBIT 2002.Thierry Michel, au CeBIT
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