HP-Compaq, ça n'en finit pas !

La fusion HP-Compaq fait un tabac. Du jour au lendemain, des personnes qui ne connaissaient les noms d'HP et de Compaq qu'à travers leur imprimante, leur ordinateur portable ou leur portefeuille boursier (ah ! la cotation au NYSE de CPQ et de HWP!) apprennent qu'il s'agit en fait de deux grosses sociétés aux activités très diversifiées. La presse, traumatisée par la crise de l'année dernière, trouve dans cette annonce un moyen de se remettre un peu sur les rails. Les journaux économiques s'aperçoivent que l'industrie technologique ne se résume pas aux dot.com et aux opérateurs de télécommunications. La presse spécialisée peut s'amuser à conjecturer sur les futurs produits du nouveau couple. Quant à la presse "people", elle découvre deux personnages, Carly Fiorina, PDG de HP, et Michael Capellas, PDG de Compaq, plutôt sympathiques et bien mis de leur personne. Ajoutez à cela, un "méchant", l'héritier Walter Hewlett, qui a déployé toute son énergie pour s'opposer à la fusion et vous avez là tous les ingrédients pour une honnête comédie américaine. Mais aujourd'hui, plus de deux semaines après le vote des actionnaires qui conditionnait la réussite de l'opération, on s'achemine plutôt vers un "soap opera" de seconde zone : ça dure, ça dure et on n'en voit pas la fin. Certes, chaque semaine, il y a une petite information qui permet de pimenter l'histoire. Aujourd'hui, c'est la mise à l'écart de Walter Hewlett. Demain, on apprendra peut être la démission de tel ou tel "VP". Mais tout de même...On objectera qu'un tel rapprochement ne peut se faire en un jour. Les sommes engagées sont considérables et derrière les chiffres, il y a des hommes (et des femmes) qui doivent apprendre à travailler ensemble (surtout quand on leur a dit pendant des années qu'ils étaient concurrents). La laborieuse fusion entre Digital et Compaq en 1998 a suffisamment marqué les esprits pour que Carly Fiorina et Michael Capellas prennent des pincettes. Et ils ne manquent jamais de rappeler que depuis six mois, une partie de leurs équipes travaillent à harmoniser le projet. Mais en attendant, il y a toujours d'un côté HP et de l'autre Compaq. Le résultat final du vote n'est pas connu et les professionnels du secteur commencent à se poser des questions. Quand ils ne se frottent pas les mains comme ce John Shoemaker, VP de Sun, qui n'a pas hésité à déclarer récemment que "cette fusion est une bonne chose pour Sun, pour IBM et pour Dell car elle détériore l'image de HP et de Compaq. Les employés se demandent s'ils vont conserver leur job et les clients s'interrogent sur le maintien des lignes de produits". Pour certains, semble-t-il, le feuilleton HP-Compaq ne durera jamais assez longtemps...
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