TF1 couverte de Bleus

On sait les marchés prompts à réagir à toute nouvelle, parfois dans des proportions qui tiennent plus du réflexe que de la réflexion. La façon dont l'action TF1 est ballottée au gré des événements footballistiques depuis dix jours a tout de même de quoi amuser ou surprendre tant les profanes que les professionnels de marché : brusque trou d'air lorsque le Sénégal marque contre l'équipe de France, même phénomène à l'expulsion de Thierry Henry...Alors, sans les Bleus, point de salut pour TF1 ? Sans Zizou, la Bérézina assurée pour la publicité ? D'abord, relativiser l'ampleur du phénomène : si le cours de TF1 a été effectivement chahuté et a perdu 6,7% depuis le match d'ouverture du Mondial, le CAC 40, dont TF1 fait partie, a perdu lui aussi 6% au cours de la même période. Bien sûr, on peut redouter le coup de grâce demain à l'issue de la rencontre de la France contre le Danemark si celle-ci ne parvient pas à assurer sa qualification en huitième de finale. A voir. Car la fin de la Coupe du monde pour les Bleus n'est pas pour autant la fin du monde pour TF1. Certes les audiences seront sans doute plus faibles, les écrans de pub moins bien vendus, donc les recettes moins coquettes et les 60 millions d'euros investis pour acquérir l'exclusivité des droits de diffusion du Mondial 2002 bien plus difficiles à rentabiliser. Même si les experts sont assez divisés sur l'estimation des pertes que risque d'essuyer TF1. Mais rien de bien nouveau dans tout cela. Le même débat a déjà eu lieu en novembre dernier, lorsque la chaîne avait annoncé l'achat des droits des Coupes 2002 et 2006 pour un total de 168 millions d'euros. Les plus pessimistes voyaient déjà des pertes de l'ordre de 10 à 30 millions d'euros. Ceux-ci n'ont pas changé leurs pronostics. Seuls les plus optimistes, qui pariaient sur une embellie radieuse de la conjoncture publicitaire, ont dû raboter leurs prévisions. TF1 ne fait-elle pas les frais du manque d'idées des opérateurs de marché et de leur tendance chronique à l'amnésie sélective (et temporaire) de données bien connues mais ne collant pas avec leur précédent scénario d'une reprise rapide ? Un nouvel excès du marché qui a coûté à la Une la bagatelle de 470 millions d'euros de capitalisation, une bien sévère sanction à l'aune des pertes redoutées.
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