Tora, Tora, t'auras pas

Evident, direz-vous. Certes, mais un rappel salutaire s'impose. C'est parce que la bulle spéculative nipponne des années 80 a été entretenue par le système bancaire à coups (et coûts) de prêts massifs et non par la Bourse que l'archipel se retrouve aujourd'hui englué dans un cercle vicieux dont l'épicentre est composé d'une montagne de créances douteuses. Finalement, la désintermédiation et la "marchéisation" du financement de l'économie ont du bon. Quand vient la crise, la Bourse plonge. Les actionnaires patients font le gros dos en sachant qu'à long terme, le placement boursier reste gagnant. Mais le financement structurel de l'économie par le système bancaire reste intact.Alors qu'au Japon, au nom des liens incestueux entre les banques et les entreprises amies, tout s'est passé entre soi, avec un effet boule de neige qui a vu les banques continuer à prêter à des sociétés de plus en plus malades mais dont la faillite aura entraîné des pertes accrues dans le bilan des établissements financiers. Aujourd'hui, le gouvernement nippon promet de prendre les mesures structurelles pour inverser la tendance. Sans apparemment pouvoir le faire rapidement. Si bien que le pays a encore de long mois à attendre avant l'assainissement de son paysage bancaire. Pour la planète, le risque systémique est limitée. A ceci près que le Japon pourrait s'en sortir par une dévaluation massive du yen qui se traduirait par des exportations à prix cassés. Gare aux concurrents occidentaux ! Mais le risque est surtout politique. Car de telles mesures se traduiraient par un appauvrissement massif des épargnants et des salariés japonais. Et il n'est jamais bon de pousser à bout l'archipel. Même si Pearl Harbor est loin...
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