Nouvelle hémorragie d'emplois chez ABB

Par latribune.fr  |   |  565  mots
La descente aux enfers continue pour ABB, le groupe helvético-suédois d'électro-mécanique, secoué par la chute de ses résultats, la menace des procès de l'amiante aux Etats-Unis et l'effondrement de son action. Révisant de nouveau à la baisse ses objectifs - le précédent avertissement sur résultats datait du... 22 octobre dernier - le groupe a annoncé qu'il allait supprimer 10.000 emplois supplémentaires.Intervenant à l'occasion d'une conférence téléphonique, le PDG d'ABB, Jürgen Dormann, a affirmé: "Je pense qu'il y aura plus de 10.000 suppressions d'emplois". Jürgen Dormann commentait les détails du nouveau plan d'économies mis en place par le groupe pour tenter d'enrayer la débâcle actuelle de son action. Pour le moment, ABB emploie 146.000 personnes. 10.000 emplois avaient déjà été supprimés ces derniers mois.Ces nouvelles réductions d'emploi formeront l'essentiel du programme d'économies de 800 millions de dollars annoncé le 24 octobre dernier. Selon un communiqué d'ABB publié ce matin, "les deux-tiers de ce programme d'économies se feront sous forme de suppressions d'emplois, que nous ne pouvons pas encore chiffrer" avec exactitude. Mais selon le PDG du groupe, personne ne sera épargné: "nous allons identifier les postes à supprimer en examinant la situation de Scandinavie jusqu'en Afrique du Sud, et de Bolivie jusqu'en Chine", a-t-il affirmé. Les effectifs du groupe sont en outre appelés à diminuer très fortement avec la cession de pans entiers d'activités, comme les divisions pétrole, gaz et pétrochimie. Si bien qu'au total, le groupe devrait tomber rapidement de 146.000 salariés à environ 106.000... Objectif: "Nous serons une entreprise plus petite, mais plus rentable", selon un porte-parole du groupe. Il y a urgence, pour le géant helvético-suédois, qui a publié ce matin de nouveaux objectifs, revus encore une fois à la baisse. Désormais, le groupe vise une marge opérationnelle de 1,5% en 2002, son objectif initial étant de 4%. Pour l'année prochaine, il s'est fixé un objectif de marge de 4% et pour 2005 de 8%. Jusqu'ici, ABB tablait sur une marge de 4 à 5% pour 2003 et de 10% en 2005.En termes de chiffre d'affaires, ABB attend un niveau inchangé pour 2002 par rapport à 2001, voire en léger repli. Pour la suite, le groupe espère retrouver une croissance moyenne annuelle de 4% par an entre 2002 et 2005. Clé du redressement du groupe, qui est longtemps passé pour un modèle de conglomérat diversifié: le recentrage sur deux activités, les techniques de l'automation et celles de l'énergie. Dans ces deux secteurs, ABB prévoit des marges de respectivement 10,7% et 10% en 2005. Au-delà des cessions prévues dans le pétrole, le gaz, la pétrochimie et la construction, prévues pour 2003, les mesures d'austérité touchent également le siège de Zurich, où 20 millions de dollars doivent être économisés.Entre autres problèmes, le groupe doit faire face à un déluge de plaintes visant la fabrication d'amiante par sa filiale américaine, dont le nombre s'élève à 111.000. ABB cherche à négocier un accord avec les plaignants, mais n'exclut pas de devoir placer sa filiale américaine sous la protection de la loi sur les faillites.A la Bourse de Zurich, l'action ABB, après avoir chuté dans la matinée, est quasiment stable en fin de journée, gagnant 0,34% à 2,98 francs suisses. Depuis le début de l'année, le titre s'est effondré, perdant plus de 80% de sa valeur.