L'Allemagne donne un simple "signal politique" sur l'A400M

La France, la Grande-Bretagne et les autres pays associés dans le projet de construction de l'avion de transport militaire Airbus A400M n'auront pas, finalement, les garanties qu'ils avaient exigées de la part de l'Allemagne sur le financement de sa part du programme. A l'issue d'une audience de la Cour constitutionnelle allemande, les autorités de Berlin ont en effet dû renvoyer à l'automne l'approbation formelle par le Parlement de la commande de 73 A400M par l'armée allemande. Les partenaires de l'Allemagne avaient demandé des garanties d'ici la fin de janvier, afin d'assurer le lancement du projet.Confronté à cette exigence, le gouvernement allemand - qui n'a inclus dans le budget 2002 qu'une partie de la somme nécessaire - avait fait adopter jeudi dernier par le Bundestag une motion exprimant "la volonté" d'inclure la deuxième partie du financement dans le budget 2003, qui doit être voté à la fin de l'automne prochain. Car légalement, le Bundestag, dans sa composition d'aujourd'hui, ne peut s'engager pour le budget 2003 au nom du parlement qui sera issu des législatives de septembre. Cette manœuvre n'avait pas convaincu l'opposition allemande qui a alors saisi la Cour constitutionnelle, accusant le gouvernement de violer la souveraineté parlementaire en cherchant à lier les mains de la prochaine assemblée.Mais ce matin, devant les juges de la Cour, le ministre de la Défense Rudolf Scharping a affirmé que le Bundestag n'avait fait qu'exprimer une volonté politique et ne s'était en aucun cas engagé de façon contraignante sur un budget à venir. Quant aux partenaires de l'Allemagne qui demandaient des engagements précis, a-t-il ajouté, il leur faut se contenter d'un "signal politique"... Des précisions qui ont suffi à l'opposition, qui a donc retiré son recours.Dans ces conditions, la vote de la semaine dernière est-il de nature à répondre aux demandes des autres pays ? Rudolf Scharping s'en est dit persuadé ce matin, affirmant que le financement complémentaire sera bien voté à l'automne et que "la confiance de nos partenaires sera suffisamment forte pour que nous puissions commencer ce projet". L'opposition conservatrice soutient en effet le programme de l'A400M sur le fond, et devrait donc entériner la commande de 73 appareils prévue par l'armée allemande si elle gagne les prochaines élections. L'approbation de l'Allemagne est capitale pour le projet. La France veut acquérir 50 appareils, l'Espagne 27, la Grande-Bretagne 25, la Belgique 7, la Turquie 10, le Portugal 3 et le Luxembourg 1. Ce qui représente un total de 123 avions. Or, le programme n'est financièrement viable que si les commandes atteignent au minimum 180 appareils. La participation de l'Allemagne, portant les commandes à 196 appareils, est donc cruciale. latribune.f
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