Et vous, haïssez-vous Oracle ?

Oracle est certes une grosse société (c'est le deuxième éditeur mondial de logiciels avec une capitalisation boursière qui même en ces temps de crise atteint 86,9 milliards de dollars) mais Microsoft ou IBM ne focalisent pas autant d'inimitiés. Au contraire, le premier, s'il n'est pas aimé du grand public, a plutôt une assez bonne image dans le monde professionnel. Quant au second, sa réussite engendre l'envie voire l'admiration mais rarement la détestation. En fait, Oracle n'est pas aimé car Oracle dérange. D'abord du fait de son patron Larry Ellison. Loin du policé Bill Gates ou du charmeur Steve Jobs (le PDG d'Apple), Larry Ellison est un "bad boy", un mauvais garçon qui s'est fait à la force du poignet et qui n'a pas hésité il y a quelques années à se faire passer pour mort, histoire d'affoler la communauté financière. Si l'influence de la culture japonaise qu'il pratique avec délectation dans une grande villa californienne transformée en palais nippon, l'a quelque peu assagi, son franc-parler et son arrogance ne sont guère appréciés. Ainsi dans la Silicon Valley, Larry Ellison fait régulièrement l'objet de blagues comme : "Quelle est la différence entre Dieu et Larry Ellison ? Dieu ne se prend pas pour Larry Ellison". Larry Ellison agace donc. Par ses grandes campagnes marketing ("Comment Oracle a économisé 1 milliard de dollars en utilisant ses propres technologies") mais aussi par ses attaques acerbes contre SAP, Siebel ou Microsoft, entreprises dans lesquelles officient bon nombre de ses anciens collaborateurs, las d'avoir dû supporter leur caractériel patron. Mais Oracle dérange aussi parce qu'il veut être partout. Non content d'être le leader mondial des bases de données, l'éditeur se targue d'être le champion de l'ERP, du CRM, de la gestion de la chaîne logistique et de l'analyse décisionnelle. Et ça, dans un marché où la compétitivité n'a jamais semblé aussi forte et où chacun veut protéger son territoire, il semble que ce soit vraiment un péché impardonnable.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.